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2010-05-27 - Pakistan
ELLE CONDAMNE LA PRATIQUE DES RÉGLEMENTS DE COMPTE


L’Eglise catholique du Pakistan a fermement condamné les attaques sanglantes entre factions politico-ethniques rivales qui ont causé la mort la semaine dernière de 42 personnes à Karachi, capitale de la province du Sind.

La plupart des victimes étaient des militants des deux principaux partis politiques qui luttent pour le pouvoir sur la métropole économique du Pakistan. D’un côté, le Muttahida Quami Movement (MQM), parti dominant à Karachi, visant à représenter la population mohajir (immigrée) urbaine de langue ourdoue réfugiée au Pakistan en provenance de l’Inde après la partition de 1947. De l’autre, l’Awami National Party (ANP), représentant notamment les deux millions de Pachtounes arrivés ces dernières années de la Province de la frontière du Nord-Ouest.

" Chaque parti politique à Karachi est maintenant affilié à un groupe de militants pour pouvoir riposter à toute réaction des autres. Nous demandons la fin de cette politique sanglante, entretenue par les armes et le terrorisme ; le cercle de la violence doit être rompu. Les leaders politiques doivent s’engager dans un dialogue constructif et travailler à résoudre leurs différences », a déclaré un porte-parole de l’archidiocèse de Karachi.

Les deux partis, qui appartiennent tous deux à la coalition soutenant le président Asif Ali Zardari, le Pakistan People’s Party (PPP), lequel est au pouvoir dans le Sind, se renvoient mutuellement la responsabilité des meurtres.

Nul ne sait exactement comment se sont déclenchées les dernières violences en date, qui semblent avoir commencé dès le dimanche 18 mai : des fusillades ont été relevées dans différents quartiers de la ville, et se sont prolongées durant la nuit puis poursuivies la journée suivante, accompagnées d’incendies de véhicules, avant que le gouvernement ne déploie, les « Rangers pakistanais », une force paramilitaire investie de pouvoirs spéciaux équivalents à ceux de la police.

Le 20 mai, l’agence officielle pakistanaise, The Associated Press of Pakistan, donnait le bilan officiel des fusillades avec 17 morts tandis que les agences de presse étrangères parlaient d’une trentaine de victimes dont deux enfants. Un bilan revu progressivement à la hausse, de nombreux blessés graves étant décédés des suites de leurs blessures, jusqu’à atteindre 42 personnes ce 25 mai.

Pendant deux jours, les commerces, les écoles et les bureaux sont restés fermés et, parmi eux, le siège de la Commission ‘Justice et Paix’ de la Conférence épiscopale catholique du Pakistan (NCJP). « J’étais à mon bureau lundi 19 mai, quand plusieurs coups de feu se sont fait entendre. Nous avons dû fermer et le lendemain aussi », a rapporté Peter Nauman, qui travaille au NCJP. Selon lui, les responsables de ces affrontements meurtriers récurrents ne sont pas véritablement poursuivis par les autorités. « L’effusion de sang continuera jusqu’à ce que le gouvernement provincial intervienne de façon décisive », affirme-t-il.

Le 23 mai, dimanche de Pentecôte, il avait été demandé aux chrétiens de prier spécialement pour la paix à Karachi. « L’Esprit Saint nous a accordé la sagesse. Nous pouvons donc travailler à l’élimination de la haine dans la société et promouvoir les valeurs humanistes. Voilà le véritable message de la fête de la Pentecôte », a déclaré le P. Pascal Robert, invité à l’antenne le 23 mai sur Good News, l’unique et toute nouvelle chaîne de télévision catholique par satellite, lancée en mars dernier par l’archidiocèse de Karachi. (source : EDA)

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