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du 28 au 31 mai 2010 (semaine 21)
 

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2010-05-31 -
LE DÉBAT SUR LE CÉLIBAT EST TOUJOURS OUVERT


Au moment où se conclut l'Année sacerdotale, le cardinal Schönborn propose le "réexamen" de l'obligation du célibat pour le clergé catholique. D'autres évêques font de même alors que Benoît XVI parle, au contraire, de la renforcer.

Benoît XVI s’apprête à conclure l'Année Sacerdotale, voulue par lui pour redonner de la vigueur spirituelle aux prêtres catholiques, en un temps difficile pour l’Église tout entière. Mais, au même moment, un cardinal très en vue et l’un des plus proches du Pape, l'archevêque de Vienne, le cardinal Christoph Schönborn, continue à enfoncer le clou d’un "réexamen" de la discipline du célibat du clergé latin.

Le cardinal est un homme d’une grande culture, un ancien étudiant de Joseph Ratzinger à l’époque où celui-ci était professeur de théologie. Dans les années 80, il a collaboré à la rédaction du catéchisme de l’Église catholique. Comme homme de gouvernement, depuis qu’il est à la tête de l'Église d’Autriche tellement perturbée, il se montre attentif aux pressions exercées par l’opinion publique.

Lorsque, à la mi-mai, un autre évêque autrichien, Paul Iby, d’Eisenstadt, a déclaré que "les prêtres devraient être libres de décider s’ils veulent se marier ou non" et que "le Saint-Siège est trop timide à ce sujet", le cardinal Schönborn a tout de suite commenté : "Les préoccupations qui ont été exprimées par l’évêque Iby, nous les ressentons tous, même si les propositions de solution des problèmes sont différentes".

Et ce n’est là que la dernière d’une série incessante de déclarations du même genre, émanant de cardinaux et évêques du monde entier, sans parler des représentants du clergé et des laïcs. Le "dépassement" de la discipline du célibat est depuis longtemps discuté dans l'Église catholique latine.

Beaucoup rappellent que le célibat du clergé est une règle imposée dans les siècles récents au seul clergé latin et souhaitent que les prêtres catholiques devraient être autorisés à se marier "comme dans l’Église primitive". En fait ces deux affirmation sont l’une comme l’autre en contradiction avec l’histoire et avec la théologie.

Pendant tout le premier millénaire et aussi par la suite, le célibat du clergé a été compris dans l’Église au sens de "continence". C’est-à-dire comme une renonciation complète, après l'ordination, à la vie conjugale, y compris pour ceux qui étaient mariés auparavant. Pendant bien des siècles encore, l’Église d'Occident a continué à ordonner des hommes mariés, mais toujours en exigeant qu’ils renoncent à la vie conjugale et qu’ils éloignent leur épouse, après avoir obtenu le consentement de celle-ci.

En Orient, au contraire, depuis la fin du VIIe siècle, l’Église a fermement maintenu l'obligation absolue de continence pour les seuls évêques, de plus en plus souvent choisis parmi les moines plutôt que parmi les hommes mariés. En ce qui concerne le simple clergé, elle a accepté que les hommes mariés continuent à mener leur vie conjugale, leur obligation de continence étant limitée "aux jours de service à l'autel et de célébration des saints mystères". C’est ce qu’a décidé en 691 le second concile "in Trullo, concile qui n’a jamais été reconnu comme œcuménique par l’Église d’Occident.

Cette discipline est en vigueur en Orient, mais aussi dans les Églises de rite oriental revenues à la communion avec l’Église de Rome après le schisme de 1054 : continence absolue pour les évêques et vie conjugale permise au bas clergé. Étant entendu que le mariage doit toujours avoir lieu avant l’ordination et jamais après.

En Occident, au contraire, l’Église latine a réagi à la grande crise politique et religieuse des XIème et XIIème siècles, par la réforme dite grégorienne d’après le nom du pape Grégoire VII, en combattant vigoureusement les deux maux qui se répandaient dans le clergé : la simonie, c’est-à-dire le trafic des charges ecclésiastiques, et le concubinage. (source : Chiesa)


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