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du 1 au 3 juin 2010 (semaine 22)
 

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2010-06-03 -
DISCONTINUITÉ- CONTINUITÉ DANS L'ECCLÉSIOLOGIE

Pour l'ecclésiologie, Vatican II est des plus importants aux yeux de Benoît XVI. L'Osservatore Romano le rappelle à propos de la revue internationale "Communio" fondée par Hans Urs von Balthasar, Henri de Lubac et Joseph Ratzinger.

Pour le Pape Benoît XVI, le Concile Vatican II est d'une grande importance dans l'histoire de l'ecclésiologie car il joint le concept de la continuité dans la tradition avec le concept de communion, tous deux liés à la mission.

Les différentes interprétations du Concile s'opposent en couples différents : la ligne d'un modèle évangélique ou d'un modèle rituel, paradigme démocratique ou autocratique, conservateur ou progressiste, entre autres. L'article de l'OR souligne que "Benoît XVI a parlé clairement des deux herméneutiques qu'il définit comme celle de "la discontinuité et de la rupture" et celle de " la continuité dans la réforme et le renouveau" . "Dans son discours devant la Curie romaine, le 22 décembre 2005, il a clairement pris parti pour la continuité."

La première herméneutique, notait alors le Pape, risque de finir dans un affrontement entre Eglise préconciliaire et Eglise postconciliaire d'autant que les textes du Concile ne sont pas encore suffisamment approfondis pour en exprimer le véritable esprit .

Il en résulterait un compromis pour parvenir à l'unanimité. Mais les compromis ne reflèteront ni le véritable esprit du Concile, ni les élans vers la nouveauté qui apparaissent dans les textes.

Il faut aller de l'avant et, pour exprimer le véritable esprit du Concile et sa nouveauté, il est nécessaire d'avoir le courage
aller au-delà des textes et faire place à l'intention du Concile qui s'y est exprimée plus profondement , bien qu'encore indéterminée. En un mot: il serait nécessaire de ne pas toujours suivre à la lettre les textes du Concile, mais son esprit. "

Quant à l'herméneutique du renouveau et de la continuité, qu'il défend, Benoît XVI ne conteste pas que, sur les principales questions abordées par le Concile, pourrait émerger une certaine forme de discontinuité et que, en fait, s'il y avait eu une discontinuité, elle doit être étudiée en faisant les distinctions nécessaires entre les situations historiques concrètes et leurs exigences.

C'est précisément, pour le Pape, dans cet ensemble de continuité et de discontinuité à différents niveaux qu'est la nature de la véritable réforme.

Le Concile veut une communion fondée non seulement sur la ligne horizontale entre les composantes de l'Eglise, mais dans l'action trinitaire, christologique et la vie sacramentelle de l'Église. " L'Église est, comme dit Lumen Gentium en citant saint Cyprien, «un peuple couplé avec l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint».

Commentant la revue Communio, le professeur de théologie Erio Castellucci remarque que le Concile veut surmonter deux importantes réductions fortement héritées au cours des derniers siècles. Une première réduction qui est de ne voir comme mission que celle de ceux-là seuls qui sont allés dans un pays lointain. Et la deuxième que la mission n'est qu'un moment épisodique et transitoire qui prendra fin une fois tous les hommes christianisés

Le Concile Vatican II, poursuit-il, "a révélé la façon dont la mission n'est pas simplement l'une des activités de l'Église, mais qu'elle appartient à sa nature. Si l'on doit indiquer laquelle est effectivement la «nouveauté» du Conseil, nous devons choisir la mission. " (source : Osservatore romano)


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