Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 1 au 3 juin 2010 (semaine 22)
 

-
2010-06-03 - Le Synode pour le Moyen-Orient
LE SYNODE RÉPOND A DE MULTIPLES ENJEUX

Le rédacteur de l´instrument de travail du Synode pour le Moyen-Orient, le P. Samir Khalil Samir, jésuite égyptien, en explique les enjeux et souligne le "rôle irremplaçable" des chrétiens dans la région.

Ses propos,
recueillis à Rome par Charles de Pechpeyrou, soulignent tout d'abord le "rôle irremplaçable" des chrétiens au Moyen-Orient. Ils doivent constituer un exemple pour les autres religions du Livre, notamment dans les rapports avec le milieu politique et la modernité.

D'ailleurs le Père Samir se félicite de la participation active de juifs et de musulmans à l´élaboration de l´"Instrumentum laboris".

Et les pères synodaux, selon ce jésuite, attendent beaucoup de la première intervention publique de Benoît XVI sur ce document de travail.

" La première préoccupation de ce synode est d´analyser les difficultés que rencontrent les chrétiens au Moyen-Orient et qui les conduisent à émigrer de plus en plus. Il y a un risque, réel, que le christianisme disparaisse de la région. L´idée qui parcourt ce document est la suivante: certes, nous sommes de moins en moins nombreux et la situation est dramatique par certains aspects, mais les chrétiens ont conscience d´avoir une mission, d´avoir un rôle à jouer face à la situation politique de la région."

" Les juifs comme les musulmans mêlent des considérations religieuses aux problèmes politiques. Les chrétiens sont les seuls à proposer un projet qui ne soit pas lié à la religion mais qui est un projet laïc, de justice et de droit. Face au sursaut politique de l´islam, ce sont les chrétiens qui promeuvent de tels projets de séparation entre le politique et le religieux.
C´est un rôle particulier et irremplaçable, qui tient de la spiritualité même du christianisme, mais qui doit se jouer dans la discrétion. Le rôle des chrétiens dans la construction de la ‘Cité commune´ constitue le point clé de la 3e partie de l'"Instrumentum laboris".

" En effet, le christianisme affronte depuis 2 siècles le problème de la modernité et est mieux préparé que l´islam en ce domaine."

" En outre, de nombreux orthodoxes du Moyen-Orient se sont montrés très intéressés par ce synode, dans la mesure où eux-mêmes n´ont pas réussi à organiser un synode panorthodoxe depuis 50 ans. Ils s´appuient sur les catholiques, de la même manière qu´ils s´étaient appuyés sur le Concile Vatican II.

" Toute la région est marquée, à des degrés divers, par l´ombre de l´islamisation qui pèse sur les chrétiens. Les Eglises et les fidèles vivent dans des contextes variés: la situation la plus tragique concerne l´Arabie saoudite, où il n´est même pas possible de prier. En Turquie et en Iran, les chrétiens vivent sous une forte pression.

" La situation des fidèles en Irak et dans les Territoires palestiniens est dramatique, car la guerre entraîne de nombreux départs. Ce sont eux qui attendent le plus de l´Eglise universelle. En Egypte, les chrétiens, même s´ils sont nombreux, ont à faire avec un islamisme de plus en plus affirmé et font l´objet d´agressions et de persécutions. Il y a beaucoup moins de problèmes en Jordanie, en Syrie et au Liban.

" Ce que l'onpeu
t aussi attendre du voyage de Benoît XVI à Chypre c'est qu'un pas de plus sera probablement franchi dans les relations entre Turcs et Grecs. Déjà, en 2006, le voyage de Benoît XVI en Turquie avait été plus positif que l´on ne le pensait, malgré toutes les préoccupations du moment.

" Pour le synode lui-même, nous attendons de savoir comment le pape voit la situation du Moyen-Orient, s´il a quelque suggestion à faire aux pères synodaux. Nous espérons qu´il donnera aussi quelques orientations de plus que ce qu´il y a dans le document." (source :
Apic)

Retour aux dépêches