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du 4 au 7 juin 2010 (semaine 22)
 

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2010-06-06 - Sénégal
LE DIALOGUE QUI SE VIT AU JOUR LE JOUR

La paroisse Notre Dame d'Ayde de Maka-Kahone, dans le département de Guinguinéo, à une dizaine de kilomètres à l'est de Kaolack, offre l'illustration du dialogue islamo-chrétien que les autorités sénégalaises prônent à longueur de discours.

Les jours de fête religieuse, drapés dans des habits multicolores, les paroissiens s'agglutinent dans le lieu de culte, à l'écoute des sermons de leur curé, l'abbé François Diouf. Parmi le public, des fidèles musulmans du village de Maka-Kahone, habitués à partager avec leurs frères chrétiens, les paroles du prêtre et à communier à ses points de vue et à l 'évangile qu'il prêche.

"Le dialogue islamo-chrétien ne se proclame pas, ni se décrète, il se vit au quotidien entre populations qui croient au même Dieu", rappelle Maurice Ndéné Warore, un paroissien qui compte dans sa famille des frères et soeurs musulmans.

Une conviction partagée par le curé habitué à faire dans ses sermons un clin d'oeil à des 'ouailles' d'une autre religion. 'Nous sommes dans ce sillage', dit le curé interpellé sur le dialogue islamo- chrétien. Et d'ajouter : 'Ce que les autorités proposent, nous y sommes déjà. C'est pourquoi nous avons la présence de nos frères musulmans et des chrétiens pour vivre cela ensemble d'autant que nous sommes dans un pays laïc, et que vous voudrons que tous les enfants puissent partager cela , à chaque fois qu'il y a fête musulmane ou chrétienne, ce qui va renforcer notre amitié et la fraternité pour que le Sénégal puisse connaître la paix et se développer chaque jour', commente le P. François Diouf.

" Nous sommes dans une localité de forte croyance, jadis païenne, où les religions monothéistes sont venues se greffer à un environnement traditionnel. C'est pourquoi ce que les autorités appellent dialogue islamo-chrétien est une chose tout à fait naturelle, ici, à Maka-Kahone, village d'origine païenne, aujourd'hui musulman à plus de 99 %", explique de son côté Maurice Ndéné Warore, un ancien professeur d'histoire et de géographie, natif du village.

L'actuel inspecteur d'académie de Koalack qui donne en exemple le groupe Wal Fadjri, dans sa démarche pour le dialogue des religions, prône la valorisation du vécu des populations, dans cette dynamique. "Ici, lors des fêtes musulmanes comme la Tabaski, dans chaque famille chrétienne, nous la célébrons, idem pour les musulmans, à Noël et à Pâques." (source : Allafrica)

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