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du 4 au 7 juin 2010 (semaine 22)
 

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2010-06-06 - Inde
CES CONVERSIONS FORCÉES N'EXISTENT PAS

L ’Eglise catholique dément formellement l’existence de conversions forcées dont l’accusent des groupes bouddhistes, et l'évêque de Miao, en Arunachal Pradesh, a récemment envoyé un courrier en ce sens au gouvernement.

Mgr P.K. George, évêque catholique du diocèse de Miao, en Arunachal Pradesh, un Etat de l’extrême nord-est de l’Inde, a démenti formellement toute tentative de conversion forcée par l’Eglise, de membres de la communauté bouddhiste, laquelle a récemment envoyé un courrier en ce sens au gouvernement.

Le 21 mai dernier, deux organisations bouddhistes du district de Changlang ont affirmé que des groupes de chrétiens, liés au Conseil national socialiste du Nagaland (NSCM), pratiquaient des conversions forcées, notamment au sein de l’ethnie Tikhak, bouddhiste, du district de Changlang, lequel fait partie du territoire du diocèse de Miao. L’accusation, largement relayée par les médias locaux, a suivi un récent rassemblement œcuménique de catholiques, baptistes et évangélistes dans la résidence de Mgr P.K George.

L’Arunachal Pradesh est l’un des cinq Etats de l’Inde à avoir adopté une loi anti-conversion et les règlements de comptes interethniques et interreligieux sur la base d’allégations de conversion forcée n’y sont pas rares. C’est en tous cas la lecture qu’en fait l’évêque de Maio, qui y voit l’expression de la jalousie de certaines ethnies locales (dont les Tikhak) vis-à-vis des Chakma, un groupe aborigène du Bangladesh qui s’est installé il y a quelques décennies dans cette région aux frontières de l’Himalaya.

Comptant un certain nombre de convertis au christianisme dans leurs rangs, les Chakma semblent avoir acquis un développement économique et culturel supérieur à celui de certains groupes autochtones qui ne les apprécient guère. L’Arunachal Pradesh souffre d’un grand retard en matière d’éducation, ayant, entre autres, le taux d’analphabétisme (plus de 45 %) le plus élevé des Etats du Nord-Est de l’Inde. Le taux d’alphabétisation est proportionnel à l’expansion du christianisme et serait passé de 1981 à 2001, de 20 % à plus de 54 %.

Les Chakma chrétiens « ont tous demandé [le baptême] volontairement », réaffirme Mgr George, qui ajoute que l’Eglise promeut la « liberté de religion et n’a aucun lien avec ceux qui forcent les gens à se convertir ». Le prélat, qui exerce depuis plus de vingt ans dans la région, a été nommé à la tête du diocèse de Miao, érigé en 2006.

L’Arunachal Pradesh, qui est passé en quelques années de l’interdiction totale d’une activité missionnaire à un essor exponentiel du christianisme, a vu surgir des mouvements autochtones en réaction à cette soudaine floraison des Eglises chrétiennes.

Actuellement, selon des sources ecclésiastiques, près d’un quart de la population de l’Etat adhérerait au christianisme dont la moitié au catholicisme. Les autres dénominations chrétiennes se partageraient entre baptistes, pentecôtistes et diverses dénominations évangéliques. Environ 15 à 20 % de la population pratiquerait le bouddhisme, implanté de longue date dans la région (bouddhisme theravada et bouddhisme tibétain), le reste des habitants aborigènes de l’Etat étant adeptes de pratiques animistes et chamaniques.

Lors de la consécration à Miao de la première cathédrale de l’Anurachal Pradesh, le 5 mai dernier, une statue du Christ de 12 mètres de haut a été érigée devant la cathédrale qui s’élève au sommet d’une montagne. Preuve du changement d’attitude du gouvernement envers les chrétiens qui sont désormais une présence qui compte dans l’Etat, c’est le ministre des Finances de l’Arunachal Pradesh qui a dévoilé la statue au cours de la cérémonie qui a suivi la dédicace de la cathédrale, présidée par le cardinal Toppo. (source :EDA )

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