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du 7 au 10 juin 2010 (semaine 23)
 

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2010-06-10 - USA
CENTRALISER OU NON LA COMMUNION ANGLICANE MONDIALE

Katharine Jefferts Schori, évêque présidente de l´Eglise épiscopalienne des Etats-Unis, a pris fait et cause pour l´inclusion des homosexuels dans son Eglise et a fermement rejeté toute tentative d'uniformiser le pouvoir au sein de la Communion.

Les décisions concernant les anglicans devraient être prises au niveau local et non pas par de puissants ecclésiastiques, affirme l´évêque Jefferts Schori dans une lettre du 2 juin adressée aux 2 millions de fidèles de son Eglise.

Par ailleurs, après cinquante années de débat, explique-t-elle, l´Eglise épiscopalienne est convaincue que les homosexuels font partie de « la bonne création de Dieu » et sont « de bons et sains exemples d´un leadership efficace au sein de l´Eglise, qu´ils soient simplement baptisés ou ordonnés ».

En mai, l´Eglise épiscopalienne avait consacré son deuxième évêque ouvertement homosexuel en dépit des mises en gardes selon lesquelles cette mesure accroîtrait les tensions au sein de la Communion anglicane mondiale, dont une grande partie considère l´homosexualité comme un péché.

L´archevêque de Cantorbéry le Dr Rowan Williams avait alors déclaré que l´Eglise épiscopalienne des Etats-Unis n´est pas en phase avec le reste des 77 millions de membres de la Communion anglicane et qu´elle ne devrait pas participer pleinement au dialogue oecuménique et aux discussions doctrinales.

En tant que leader spirituel de l´Eglise d´Angleterre, le Dr Rowan Williams est à la tête de la Communion, mais ses pouvoirs sont limités. Avec d´autres Anglicans, il cherche depuis quelques années à établir une autorité plus centralisée, alors que la Communion s´efforce de surmonter les désaccords sur l´interprétation de ce que dit la Bible en matière d´homosexualité.

L´évêque Jefferts Schori rejette fermement cette tentative de centraliser le pouvoir et la discipline, affirmant que l´anglicanisme et l´Eglise épiscopalienne ont été fondés par des chrétiens qui souhaitaient échapper à l´emprise d´une hiérarchie trop forte.

" L´anglicanisme n´est pas caractérisé par un contrôle unitaire, mais par la diversité des communautés et de la communion", déclare-t-elle. Imposer l´uniformité aux 77 millions d´anglicans répartis à travers le monde fait courir le risque d´une répétition de la "violence spirituelle" et des "excès culturels" des missionnaires coloniaux qui ont bâti la Communion dans le sillage de l´Empire britannique, ajoute l´évêque présidente.

" Nous sommes très préoccupés par la perpétuation des attitudes colonialistes", écrit-elle, "en particulier lorsqu´on cherche à imposer une conception unique à des contextes et des cultures très divers." (source : ENI et Apic)

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