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du 11 au 14 juin 2010 (semaine 23)
 

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2010-06-14 -

IL PORTE PLAINTE CONTRE L'ÉTAT VIETNAMIEN


Le Père Nguyen Van Ly qui a passé 17 ans en prison depuis 1977, clame son innocence dans une lettre aux Nations Unies, porte plainte contre l’Etat vietnamien et dénonce les violations des droits de l'homme.

Après sa sortie provisoire du camp de Ba Sao, dans la partie Nord du Vietnam, où il purgeait une peine de huit ans de prison, et son retour à Huê, le 15 mars dernier, le P. Thaddée Nguyên Van Ly s’est abstenu pendant près de trois mois de toute déclaration publique et n’a commenté aucun des événements ayant marqué l’actualité de son pays.

Le site Internet des rédemptoristes du Vietnam vient de publier son premier texte, daté du 8 juin 2010. Celui-ci n’a encore reçu aucun écho de la presse officielle, qui sans doute le connaît. Il est intitulé : « Plainte du prêtre - prisonnier de conscience, Thaddée Nguyên Van Ly, contre les détenteurs du pouvoir communiste au Vietnam pour avoir été arrêté et détenu en contradiction avec le droit international – et cela pour la quatrième fois – du 18 février 2007 jusqu’à une date encore indéterminée… »

Dans une première partie, intégralement traduite ci-dessous, le prêtre fait une longue mais significative énumération de ses séjours en camp et en résidence surveillée, qui ont constitué l’essentiel de son existence depuis 33 ans (1977 - 2010). Les dernières parties de la lettre, résumées plus bas, montrent que les activités qui lui ont valu plusieurs condamnations successives étaient en pleine conformité avec les conventions internationales sur les droits de l’homme.

Il demande au « Tribunal international des droits de l’homme", à qui il adresse sa plainte, de reconnaître cette innocence, de condamner les violations des droits de l’homme commises par les autorités vietnamiennes et de l’aider à récupérer les biens dont il a été privé lors de sa détention.

La plainte a été envoyée au "Tribunal des droits de l’homme des Nations Unies" en Suisse, à diverses organisations internationales de défense des droits de l’homme, et transmise à M. Nguyên Minh Triêt, président de la République socialiste du Vietnam et à M. Nguyên Tân Dung, Premier ministre.

" Je suis le prisonnier de conscience Thaddée Nguyên Van Ly, prêtre de l’Eglise catholique romaine, dans le diocèse de Huê. Tout en étant assigné à résidence, je suis un traitement médical à la maison de repos de l’archevêché de Huê, 69 Phan Dinh Phung Huê. Je désire vous faire part des plaintes suivantes." qu'il énumère.

Après avoir ainsi fait état de ses 33 années vécues en détention et en résidence surveillée, le prêtre souligne que sa lutte n’a eu qu’un seul but, à savoir l’obtention des droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie pour ses compatriotes vietnamiens. Il demande au tribunal à qui il adresse sa lettre de faire droit à son combat.

La plainte du P. Ly cite ensuite longuement les divers accords internationaux sur les droits de l’homme, dont plusieurs ont été signés par le gouvernement vietnamien. Comme il l’avait déjà fait au lendemain de sa libération, il rappelle que Marx a écrit Le Capital sans être inquiété par les Anglais, que Hô Chi Minh a milité pour l’indépendance du Vietnam en France et que même le colonialisme français avait laissé s’imprimer les journaux préconisant l’indépendance. En conclusion, il se déclare entièrement innocent, n’ayant jamais accompli que des actions considérées comme légitimes et même louables selon les accords et règlements internationaux. Le véritable coupable est le pouvoir communiste vietnamien qui a outrageusement violé des accords internationaux auxquels il a lui-même adhéré, argumente-t-il.

La dernière partie de la lettre expose dans le détail un certain nombre de revendications du prisonnier de conscience. Après en avoir fait une revue détaillée, il demande la restitution complète d’un certain nombre d’objets dont il a été dépouillé au moment de ses arrestations ou pendant sa détention. II demande aussi une juste compensation pour les séquelles physiques et morales de ses longs séjours dans les camps et les prisons. (source : EDA)


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