-
2010-06-17 - Côte d'Ivoire
UN PÈLERINAGE QUI S'EST MAL DÉROULÉ

A la suite d´une affaire de pèlerinage raté, les évêques de Côte d´Ivoire seront absents de la traditionnelle rencontre de ressourcement spirituel et de réflexion sur le sacerdoce avec le pape Benoît XVI, prévue pour le 19 juin à Rome.

Cette décision a été prise après le rapatriement dans le pays de 192 pèlerins (185 prêtres et 7 laïcs), bloqués pendant plusieurs jours au Portugal pour cause de difficultés financières.

Selon la presse ivoirienne, ces prêtres et laïcs qui voulaient effectuer un pèlerinage au Portugal, en France et en Italie, ont été à cours d´argent, et n´ont pu honorer leurs frais de séjour dans des hôtels au Portugal. Ils y ont été bloqués, avant d´être rapatriés dans leur pays.

Cette affaire a fait grand bruit en Côte-d´Ivoire. Le président Laurent Gbagbo a dû débloquer une enveloppe de plus de 400.0000 euros pour régler cette situation.

L´abbé Enselme Dango, directeur national des oeuvres catholiques de Côte-d´Ivoire, cité par le quotidien local, «Fraternité Matin», a souligné que ce pèlerinage «s´inscrivait dans le cadre de la clôture de l'Année sacerdotale initiée par le pape». Ce pèlerinage avait proposé un circuit au Portugal, Saint Jacques de Compostelle en Espagne, Lourdes en France pour s´achever à Rome.

L´Union fraternelle des prêtres de Côte-d´Ivoire (UFRACI) et la Direction nationale des oeuvres catholiques ont mené le projet, en relation chaque fois avec la Conférence épiscopale à travers son aumônier, Mgr Boniface Ziri. Le coût du pèlerinage était fixé avec une participation personnelle de 500 euros pour chacun des prêtres candidats pour ce programme.

Les organisateurs du pèlerinage ont imaginé des approches diverses pour mobiliser le maximum de ressources, en faisant par exemple, des quêtes et des dons, et avaient pu bénéficier d´une première «aide symbolique» de 150.000 euros du président Laurent Gbagbo.

Les pèlerins sont rentrés directement du Portugal à leur domicile, mais il apparait que les démarches autour de ce pèlerinage ont été entachées de graves irrégularités.

Le directeur national des oeuvres catholiques, l'abbé Anselme Dangbo, exhorte la Direction des Cultes du ministère de l'Intérieur à mettre à sa disposition la subvention de l'Etat pour que l'organisation des pèlerinages se déroule dans les conditions les meilleures.

Lors de la rencontre avec ses prêtres, l'archevêque d'Abidjan, Mgr Jean Pierre Kutwa dit que l'Eglise catholique de Côte d'Ivoire continuera de se prendre en charge pour l'organisation des pèlerinages. Ces sons discordants ont été entendus, le lundi 14 juin dernier, à la cathédrale Saint Paul, à Abidjan-Plateau, lors de la conférence organisée pour expliquer le pèlerinage inachevé de 130 prêtres à Fatima, au Portugal. Non sans situer les responsabilités.

" Officiellement, aucune aide de l'Etat de Côte d'Ivoire n'a été obtenue pour ce pèlerinage des prêtres catholiques. Cependant, il convient de signaler qu'au creux des difficultés, une aide spéciale et symbolique du président de la République, avait été reçue, le jeudi 27 mai, soit 4 jours après le départ du premier groupe. Cette somme a été remise à Monseigneur Siméon Ahouana et reversée à la direction nationale des oeuvres catholiques.

Le voyage du 2ème groupe des 62 prêtres prévus pour le 26 mai dernier n'a pu avoir lieu faute de moyens, à l'en croire. Les prêtres qui ont été à Fatima devraient terminer leur pèlerinage à Rome dans le cadre de l'année sacerdotale avec le Pape Benoît XVI. Ils sont rentrés à Abidjan saints et saufs, le 7 juin dernier, grâce au soutien financier du président Gbagbo et des évêques.

L'épiscopat souhaite que toute la lumière soit faite et demande à ses prêtres de ne pas se décourager pour autant. S'adressant à la Direction générale des Cultes, l'abbé Anselme Dangbo lui recommande de bien gérer tout ce qui est pèlerinage. (source : Allafrica et Apic)

Retour aux dépêches