-
2010-06-17 - Allemagne
ON M'A FORCÉ A DEMISSIONNER
L'ancien évêque d'Augsbourg qui estime avoir été contraint de présenter sa démission le 21 avril sous la pression de ses pairs, à cause des rumeurs d'abus sexuels, envisage un recours devant le Vatican en vue de sa réhabilitation.
Mgr Walter Mixa a dénoncé le mercredi 16 juin un complot de ses pairs pour le faire démissionner. Un recoursauprès du Saint-Sège est "une très bonne idée à laquelle je réfléchis et que j'envisage bel et bien", a-t-il affirmé au quotidien Die Welt.
Interrogé, le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi, a écarté l'acceptation d'un tel recours." On ne doit pas s'attendre à ce que le Pape annule cette décision."
Mgr Mixa
a dit également avoir été invité à s'entretenir avec son compatriote Benoît XVI en juillet, et vouloir "lui expliquer personnellement encore une fois la situation" à cette occasion. Le P. Lombardi a "confirmé que le Pape le recevra dans les prochaines semaines".
Mgr Mixa
reproche à son évêque auxiliaire et au vicaire général du diocèse d'avoir diffusé en direction des médias un soupçon d'abus sexuel à son encontre, ce dont il a été innocenté rapidement par les enquêteurs. Il s'en prend aussi au président de la conférence épiscopale allemande, Mgr Robert Zollitsch et à l'archevêque de Munich, Mgr Reinhard Marx.
Ils auraient "dû faire preuve de plus de fraternité" dans cette affaire "au lieu de se précipiter chez le Pape pour lui présenter le prétendu cas d'abus sexuel comme justification", précise Mgr Mixa. "Tout s'est passé conformément au droit", a réagi le porte-parole de la conférence épiscopale bavaroise, Bernhard Kellner, niant que des évêques aient apporté leur concours pour le contraindre à démissionner.
Mgr
Walter Mixa avait reconnu avoir giflé des enfants de 1975 à 1996, et sa démission pour violences sur des enfants a été officialisée par Benoît XVI le 8 mai.
"Je voudrais en tous cas continuer mon travail de soutien spirituel de quelque façon que ce soit" a précisé l'ancien évêque. Et aussi célébrer la messe avec des croyants, administrer des sacrements. Donc, tout ce que j'ai fait intensivement jusqu'à présent".
Il
compare à un "purgatoire" la pression qu'il dit avoir subie au moment de la signature d'une "lettre de démission déjà préparée" et s'être "rétracté trois jours plus tard dans une lettre au Pape". (source : KNA)
Retour aux dépêches
|