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du 26 au 30 juin 2010 (semaine 25)
 

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2010-06-30 -
LA "COUR DES GENTILS" OUVRIRA EN MARS 2011


En créant "la cour des Gentils", Benoît XVI rappelle que les non-juifs, les païens eux-mêmes, avaient accès au Temple de Jérusalem où se célébrait l'Alliance avec Dieu et qu'un parvis leur permettait ainsi d'y avoir leur place.

Ce nouveau dicastère, équivalent d'un ministère, est destiné à une nouvelle évangélisation dans les pays catholiques où la sécularisation a occasionné une "grave crise de la foi chrétienne".

" J'ai décidé de créer un nouvel organisme avec l'objectif de promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où une première annonce de la foi est intervenue et où il y a des Églises de fondation ancienne mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte d'éclipse du sens de Dieu, a déclaré le Pape le 28 juin lors de vêpres à la veille de la fête des saints Pierre et Paul dans la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs, saint Paul l'apôtre des "Gentils", des païens, comme il définit sa mission dans l'Église.

Cette sécularisation et cette perte du sens de Dieu "constituent un défi pour trouver des moyens adéquats afin de proposer de nouveau la vérité pérenne de l'Evangile du Christ", a ajouté le Pape lors de son homélie, en soulignant que le nouveau dicastère prendra la forme d'un "Conseil pontifical".

Ce Conseil pontifical sera fort différent de toutes les autres instances de la Curie romaine, ne serait-ce que par son ouverture localisée à Paris en mars 2011.

C'est le "Pape Ratzinger " qui l’a voulu et qui lui a donné le nom de "cour des Gentils". Il sera inaugurée par son ministre de la Culture, Mgr Ravasi, pour être un espace de dialogue et la première étape d'un projet plus vaste de nouvelle. évangélisation .

Il se consacrera à une autre forme d’évangélisation : non pas dans les terres de mission, mais dans les pays de vieille chrétienté où la foi s’est le plus affaiblie ou a disparu.

Certes, l'idée n’est pas nouvelle. Un secrétariat pour les non-croyants avait été créé après le concile Vatican II. Confié à l’époque au cardinal autrichien Franz König, il avait duré quelques années. Il réapparaît maintenant sous la forme plus solide d’un Conseil pontifical.

Benoît XVI en a discuté avec quelques cardinaux : de Ruini à Scola, de Bagnasco à Schönborn. Un "motu proprio" en définira la physionomie et les tâches. Mais, entre temps, une action concrète, ayant également pour but de dialoguer avec ceux qui n’ont pas la foi, est en train d’être mise en place par un conseil pontifical qui fonctionne déjà depuis longtemps, celui de la Culture, présidé par l'archevêque Mgr. Gianfranco Ravasi.

L'idée et la formule sont de Benoît XVI, qui les a lancées le 21 décembre 2009, dans le discours par lequel il adressait ses vœux de Noël à la Curie romaine.

Pour lui, la question de Dieu est la "priorité" de son pontificat et donc celle d’ouvrir un dialogue systématique avec les hommes qui sont les plus éloignés de Dieu, afin qu’ils se rapprochent à nouveau de lui "au moins comme Inconnu".

Aujourd’hui, au moment où la justice italienne veut donner un coup de balai à l'affairisme de certains secteurs de vieille Curie vaticane, ne serait-ce qu'avec les rumeurs concernant le cardinal Sepe, on est encore plus impressionné en relisant ce que le Pape a dit, le 21 décembre dernier, pour expliquer son projet :

" Je me rappelle la formule empruntée par Jésus au prophète Isaïe, c’est-à-dire que le temple devrait être une maison de prière pour tous les peuples. Il pensait à ce que l’on appelait la cour des Gentils, qu’il débarrassa d’affaires venues de l’extérieur afin qu’il y ait de l’espace libre pour les Gentils qui voulaient prier là le Dieu unique, même s’ils ne pouvaient pas prendre part au mystère au service duquel l’intérieur du temple était réservé.

" Un espace de prière pour tous les peuples : on pensait ainsi à ceux qui ne connaissent Dieu, pour ainsi dire, que de loin ; que leurs dieux, leurs rites, leurs mythes ne satisfont pas ; qui désirent le Pur et le Grand, même si Dieu reste pour eux le 'Dieu inconnu' (cf. Ac 17, 23). Ils devaient pouvoir prier le Dieu inconnu et ainsi, cependant, être en relation avec le vrai Dieu, même si c’était au milieu d’obscurités de différentes sortes".

Mais, pour une compréhension plus profonde de ce que signifie la "Cour des gentils", on peut faire appel à l’exégète de qualité qu’est certainement l’archevêque Ravasi, bibliste de réputation mondiale et qui dispose d’un vaste réseau de contacts personnels avec des hommes de culture plus ou moins éloignés de la foi.

Ce point de vue a été publié dans "L'Osservatore Romano" du 2 juin, dans un article, l'archevêque annonce que l’inauguration de la "Cour des gentils" aura lieu à Paris au mois de mars 2011, en trois lieux qui ont été choisis justement parce qu’ils sont dépourvus de toute appartenance religieuse : la Sorbonne, l'Unesco et l'Académie Française.

De nombreuses personnalités ont déjà fait part de l’intérêt que leur inspirait ce projet, à commencer par Julia Kristeva, sémiologue et psychanalyste très attentive à un dialogue entre les croyants et les agnostiques ou athées.

Benoît XVI devrait nommer à la tête de ce dicastère missionnaire l´Italien Mgr Rino Fisichella, jusqu´alors président de l´Académie pontificale pour la vie et recteur de l´Université pontificale du Latran. Cette nomination permettrait de mettre fin aux tensions internes à l´Académie pour la vie, dont quelques membres avaient demandé la démission du président après "l´Affaire de Recife", début 2009. (source : Chiesa)


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