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du 1 au 5 juillet 2010 (semaine 26)
 

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2010-07-05 - Pakistan
LES ENFANTS JOCKEYS POUR LES COURSES DE DROMADAIRES

Caritas Pakistan s’apprête rend public un rapport sur les enfants pakistanais pris dans des réseaux d’exploitation en tant que jockeys pour les courses de chameaux (ou plus exactement de dromadaires), très prisées dans les Emirats Arabes Unis.

« La plupart des jeunes victimes que nous avons rencontrées avaient été envoyées par leurs parents pour gagner de l’argent à l’étranger, explique Amir Irfan, coordinateur national de programme pour Caritas Pakistan. Il étaient affamés afin de garder un faible poids, torturés s’ils montaient mal le chameau et revenaient au Pakistan méconnaissables. »
 
Ce triste constat n’est pas nouveau
. Alors qu’il est interdit et désormais encadré par des conventions internationales, le trafic se poursuit et des milliers d’enfants pakistanais continuent d’être exploités aux Emirats Arabes Unis (EAU) comme jockeys dans les courses de chameaux.

Les conditions réservées
à ces enfants sont inhumaines. Qu'ils soient envoyés par des parents naïvement désireux de leur faire gagner un peu d’argent, vendus ou kidnappés.

Les bons jockeys étant les plus légers, les enfants, qui ont entre 3 et 10 ans, sont volontairement sous-alimentés, forcés d’avaler des pilules laxatives ou de subir des injections pour freiner la croissance et garder un poids inférieur à 20 kg. Certains meurent des suites de lésions irréversibles dues à la privation d’eau et de nourriture. Les anciens jockeys rescapés racontent l’enfer d’un travail dépassant les 15 heures par jour, et des sévices, en cas de défaite en compétition, allant des décharges électriques aux abus sexuels.

En 2005 pourtant, sous la pression de nombreuses ONG et en particulier de l’UNICEF, les EAU ont adopté une loi fédérale interdisant la traite des enfants de moins de 18 ans pour les courses de chameaux. Quelque 3 000 enfants venus majoritairement du Pakistan, de l’Inde, du Soudan et du Bangladesh ont été ainsi ramenés dans leurs pays d’origine, suivis de quelques milliers d’autres, les années suivantes. Mais dès la fin de 2005, de nouveaux rapports d’ONG et des enquêteurs de l’OI
T indiquaient que le recours à des enfants jockeys pour les courses de chameaux se poursuivait, les propriétaires des « écuries » étant des familles puissantes ne faisant jamais l’objet de poursuites judiciaires et organisant des courses « privées » afin de contourner la loi.
 
Caritas Pakistan continue donc de recueillir d’anciens enfants jockeys pour aider à leur réinsertion. La plupart du temps, les enfants, partis très petits, ne se souviennent plus de leurs familles et il est difficile de les retrouver. Un travail de sensibilisation de l’entourage est ensuite nécessaire, notamment afin de faire comprendre les avantages à permettre aux enfants d’être éduqués. Pour ces anciennes victimes de la traite, Caritas Pakistan a mis en place des programmes d’éducation et de réinsertion professionnelle dans de nombreux villages de la province du Sind.

« L’esclavage est la pire forme de trafic d’êtres humains qui existe dans le pays », a déclaré la secrétaire exécutive de Caritas Pakistan, Anila Gill, à une centaine d’étudiants et professeurs du très réputé Forman Christian College de Lahore, suivant une session intitulée : « Trafic d’êtres humains et esclavage des temps modernes » le 30 juin dernier. Elle a ensuite engagé l’assistance à communiquer largement, dans leurs institutions d’éducation et leurs églises, sur ce problème et à propos de l’exploitation des enfants.
(source : EDA)

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