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du 6 au 12 juillet 2010 (semaine 27)
 

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2010-07-12 - Cuba
CE SONT DES GESTES POSITIFS MAIS INSUFFISANTS

Le gouvernement cubain va libérer 52 détenus politiques, cinq dans les "prochaines heures" et les 47 autres dans les mois suivnts, a annoncé le 7 juin l'Eglise catholique qui depuis des mois agissait directement en ce sens auprès des autorités.

La libération des 52 opposants a été annoncée au cours d'une rencontre entre Raul Castro, le cardinal Jaime Ortega et le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, selon un communiqué de l'archevêché de La Havane.

Si ces annonces se concrétisent, ces libérations de prisonniers politiques seront les plus importantes depuis l’arrivée officielle au pouvoir de Raul Castro en février 2008 en remplacement de son frère Fidel. La Havane avait déjà fin mai accepté le transfèrement d’une vingtaine de détenus vers des centres de détention proches de leur lieu de résidence, ou vers un hôpital pour les malades.

Ces concessions du régime interviennent dans un contexte de renforcement de la pression internationale sur la question des prisonniers politiques, notamment depuis le décès fin février d’Orlando Zapata. Ce maçon de 43 ans avait trouvé la mort après une grève de la faim de deux mois et demi pour protester contre ses conditions de détention.

Un autre opposant, Guillermo Farinas, avait lui aussi cessé de s’alimenter après le décès d’Orlando Zapata. Alors qu’il se trouve aujourd’hui dans un état très grave, il a déclaré à l'évêque de Santa Clara, Arturo Gonzalez Amador, venu lui demander de cesser sa grève de la faim, vouloir "attendre les libérations des premiers cinq détenus avant de se réunir avec ses frères de lutte (opposants) pour prendre une décision sur ce qu'il va faire".

Après la libération des 52 opposants, considérés par l’ONG Amnesty International comme des « prisonniers de conscience », il resterait encore une centaine de dissidents enfermés, considérés par le régime comme des mercenaires à la solde des États-Unis.

L’Église est aussi la seule institution cubaine qui puisse demander tout haut ce que les Cubains espèrent tout bas : de vraies réformes, et notamment la relance d’une économie exsangue, minée par une bureaucratie pléthorique, la corruption et quarante-huit ans d’embargo américain.

Les prisonniers "remis en liberté", pourraient "partir en Espagne en compagnie de leur famille", indique le communiqué. "C'est un geste positif, mais il ne sera vraiment suffisant que si l'exil ne leur est pas imposé et s'ils peuvent défendre les Droits de l'homme dans leur patrie", déclare Ernesto Gutierrez, secrétaire général de la Fédération espagnole des associations cubaines. (source : ACI et Apic)


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