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du 6 au 12 juillet 2010 (semaine 27)
 

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2010-07-12 - Philippines
UN BRAS DE FER ENTRE L'ÉGLISE ET LE GOUVERNEMENT

La requête collective de plusieurs parents catholiques, soutenue par les évêques et demandant la suspension provisoire du projet-pilote gouvernemental d´éducation sexuelle à l´école, vient d´être rejetée par un tribunal de Quezon City.

Entre l´Eglise catholique et le ministère de l´Education (Department of Education, DepEd), le bras de fer se poursuit depuis plusieurs mois. En juin dernier, les déclarations et les démentis se sont succédés dans chaque camp.

Après avoir assuré la Conférence épiscopale catholique des Philippines (CBCP), une force qui compte dans ce pays majoritairement chrétien, qu´elle serait consultée avant toute mise en place du programme pilote d´éducation sexuelle dans 80 écoles primaires et autant de collèges, le ministère de l´Education avait, semble-t-il, fait machine arrière et annoncé que si l´épiscopat philippin restait toujours « invité à dialoguer sur le sujet », le programme était maintenu.

Les évêques, qui ont déclaré de longue date leur opposition au programme ainsi qu´à l´ensemble des mesures envisagées par le gouvernement dans le cadre des politiques liées à « la santé reproductive », avaient réagi à l´annonce du ministère par le dépôt d´une requête présentée par une avocate de la CBCP, au nom de « parents en colère ».

Le 5 juillet, la juge Rosanna Fe Romero-Maglaya, du tribunal de Quezon City, a rejeté la requête de suspension provisoire du projet-pilote, au motif qu´aucun des plaignants ne subissait personnellement une violation de ses droits et qu´il ne pouvait démontrer que ses enfants étudiaient dans les écoles où les modules d´éducation sexuelle devaient être testés.

La bataille n´est pas finie, a immédiatement déclaré Maître Jo Aurea Imbong, avocate de la CBCP, qui défend la requête des parents.

Bien que son arbitrage soit très attendu dans cette polémique, le président Benigno Aquino III, qui a officiellement pris ses fonctions le 30 juin dernier, est pour le moment resté sur la réserve, se contentant de déclarer qu´il se concerterait avec Fr. Armin Luistro, chancelier de l´une des Universités catholiques les plus prestigieuses du pays qu´il a nommé ministre de l´Education fin juin.

Les évêques craignent cependant que Benigno Aquino, dont le soutien aux mesures en faveur de « la santé reproductive » est connu, ne tranche en faveur de celle-ci. Mais leur poin
t de vue n'est pas soutenu par la majorité des fidèles chrétiens.

Le 30 juin dernier, jour de la prestation de serment du nouveau président, la CBCP a adressé à Benigno Aquino une liste en treize points des problèmes prioritaires à résoudre aux Philippines, dans laquelle le rejet du projet de loi sur la santé reproductive apparaît en seconde position, après la réforme agraire.

Si Benigno Aquino a évité jusqu´à présent de prendre officiellement position, il a cependant risqué cette phrase le 29 juin dernier : « L´absence d´éducation conduit à l´ignorance et l´ignorance peut conduire à prendre de mauvaises décisions ». (source :
EDA)

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