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2010-07-18 - Cuba
IL SONT PEU À PEU LIBÉRÉS ET QUITTENT CUBA


C'est à l'issue d'une rencontre entre le président Raul Castro, le cardinal cubain Jaime Ortega et le chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos que l'Eglise catholique cubaine a pu annoncer la libération de 52 détenus politiques.

Le pouvoir cubain, en effet, a annoncé la semaine dernière la libération de 52 prisonniers politiques prisonniers depuis 2003. Onze d’entre eux sont déjà arrivés en Espagne. Les suivants devraient être libérés dans les prochains mois. Ces 52 détenus dont La Havane a annoncé la libération graduelle, font partie du même "groupe des 75", qui sont des opposants condamnés en 2003 à des peines de 6 à 28 ans de prison.

Le cardinal Ortega a souligné que le départ pour l'Espagne était "une proposition" et non "un bannissement" décidé par les autorités.

Selon M. Moratinos, Raul Castro a garanti que les anciens détenus qui partiraient pour l'Espagne pourraient revenir à Cuba avec un permis spécial et qu'ils ne perdraient pas leurs biens, comme c'est le cas pour ceux qui émigrent.

Le rôle de l’Église cubaine est essentiel dans la libération des dissidents. Elle est progressivement apparue comme un interlocuteur pour les négociations du régime sur les questions des droits de l’homme. Pour le pouvoir, elle présente l’avantage d’être un acteur local, qui n’a apparemment pas de liens avec les puissances étrangères.

Aujourd’hui, elle a de bons rapports avec l’exécutif, cela n’a pas toujours été le cas. Mais contrairement à d'autres dictatures, le régime cubain a toujours maintenu son ambassadeur au Vatican et celui-ci a toujours été représenté dans l’île par le nonce apostolique.

La visite de Jean-Paul II en 1998 avait été à l’origine d'une vague de libération d’opposants. Une centaine de prisonniers politiques avait été amnistiés à l’époque. La libération de ces jours-ci intervient deux ans avant la visite programmée de Benoît XVI.

L'un des plus célèbres dissidents cubains, Hector Palacios, estime toutefois que "le gouvernement n'avait pas d'autre choix" que de procéder à ces libérations, pour des "raisons politiques, sociales et économiques". "Le moment est critique et le régime le sait, il faut jeter du lest", estime l'opposant pour qui, "s'ils ne font pas de réforme économique, cette révolution ne durera pas une année de plus".

Au terme du processus en cours, il restera une centaine de prisonniers politiques dans les prisons cubaines. (source : COCC)


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