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du 12 au 18 juillet 2010 (semaine 28)
 

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2010-07-18 - Le Synode pour le Moyen-Orient
LE DÉPART DES CHRÉTIENS DU LIBAN

Mgr Dominique Mamberti vient d'achever une visite de plusieurs jours au Liban. Il a appelé à cette occasion les divers secteurs de la société libanaise à mener un effort concerté afin d'endiguer l'exode des chrétiens libanais.

Dans une interview accordée au journaliste de "L'Orient-Le Jour, Issa Goraieb, Mgr Mamberti , secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, s'est félicité que le Liban n'est plus un pays livré à la guerre. Il a souligné que le Liban figure au coeur de l'action diplomatique vaticane.

Concernant la délicate question de la liberté de croyance au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie vaticane n'a pas caché son inquiétude. Ce souci est d'ailleurs amplement exprimé dans le document préparatoire de l'assemblée spéciale du Synode des évêques sur le Moyen Orient.

La préoccupation vaticane ne se limite pas à certains pays musulmans. Mgr Mamberti y évoque les nombreuses interventions et actions en faveur des chrétiens et des Lieux saints de Terre sainte. La diplomatie papale, c'est avant tout le pape lui-même qui la conduit, insiste Mgr Mamberti, et le récent voyage de Benoît XVI en Terre sainte n'était pas seulement un pèlerinage.

"Tant de fois le Vatican a répété que les Lieux saints, tant musulmans que chrétiens, ne doivent pas être relégués au rang de musées que viennent visiter les touristes. Cette revendication ne se limite pas d'ailleurs à la liberté d'accès des fidèles, mais elle a trait aussi au maintien de la présence des populations autochtones et de leurs foyers à proximité de ces sites".

Et que dire du Liban, autrefois majoritairement chrétien, menacé dans sa diversité culturelle unique par l'émigration continue des chrétiens ?

"Nous avons dit et répété, souligne encore Mgr Mamberti, que le départ des chrétiens est facteur d'affaiblissement pour tous, et pas seulement pour cette communauté. C'est dans cette région qu'est né le Christ, et un tel exode affecte profondément la pluralité et le dialogue".  

Ce triste exemple d'un pays que quittent ses forces vives est aussi un des thèmes majeurs du prochain synode, note-t-il encore, remarquant qu'il y a là un gros effort à déployer pour offrir aux jeunes candidats au départ la possibilité de demeurer sur place, de se bâtir un avenir, de fonder une famille.

" Les Eglises locales s'acquittent-elles totalement de cette tâche ? La question est complexe et ne saurait être réduite à son seul aspect matériel," répond le prélat. Et de surcroît, les Eglises ne sont pas seules à devoir assumer la responsabilité d'un tel support matériel car l'entreprise nécessite un gros effort de toute la communauté chrétienne, notamment de ses membres les plus fortunés.

Reste le plus important, conclut Mgr Mamberti dans l'"Orient-Le Jour". L'individu chrétien lui-même doit être pénétré de ses propres obligations: "être chrétien en Orient est aussi une vocation entraînant des responsabilités envers son pays, sa région, envers les chrétiens du monde entier... " (source : Opus libani)


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