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du 26 au 31 juillet 2010 (semaine 30)
 

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2010-07-31 - Vietnam
UNE ÉTONNANTE AFFIRMATION OFFICIELLE

Le secrétaire d’Etat à la Sécurité soutient que la conception des droits de l’homme et de la liberté religieuse du Vietnam est supérieure à celle de l’Occident, car le peuple vietnamien jouit d’une totale liberté de croyance et de religion.

Dans la revue Droits de l’homme du Vietnam, publication officielle dont le premier numéro est paru le 14 juillet 2010, le général Nguyên Van Huong, membre du Comité central du Parti communiste vietnamien et secrétaire d’Etat au ministère de la Sécurité publique, expose ce qu’il appelle la conception vietnamienne des droits de l’homme.

Il estime ainsi que le respect du « religieux » constitue l’un des fleurons de ces droits de l’homme spécifiques.
"Ces dernières années, pagodes et lieux de culte ont été construits et restaurés par milliers. Les fêtes religieuses traditionnelles sont à nouveau célébrées. La croyance et la religion se développent tous les jours et bénéficient d’une grande considération. Le peuple jouit d’une totale liberté de croyance et de religion (...). »

L’article commence par une critique acerbe de l’utilisation des droits de l’homme par les puissances occidentales. Depuis la chute du communisme en Europe de l’Est, celles-ci se seraient servi des droits de l’homme comme d’une arme afin de déstabiliser le régime de certains Etats socialistes, dont le Vietnam. En fait, ils veulent transformer ces régimes à leur modèle en y introduisant le pluralisme, le multipartisme, des forces d’opposition politiques. Cette politique des droits de l’homme se veut coercitive et classe même certains pays dans la catégorie des
"pays préoccupants en matière de liberté religieuse".

Le Vietnam et les autres nations concernées, affirme le général, refusent ce type de droits de l’homme et de démocratie. Leur adoption signifierait pour le Vietnam et les autres pays qu’ils changent leur propre culture et même qu’ils la perdent.

La politique actuelle de rénovation (dôi moi) a engagé le Vietnam dans une étape de développement sans précédent, garantissant les principaux droits du peuple. Parmi eux, se trouve la « religion authentique » dont il dit qu’elle apprend aux hommes la véritable solidarité. "Nous la respectons et nous créons les conditions pour qu’elle se développe, souligne le général. Mais, en même temps, nous empêchons que des intrigants l’utilisent à des fins politiques pour saboter l’union nationale."

En fait ce
"constat positif "du général Huong en matière de droits de l’homme et de liberté religieuse n’est pas partagé par de nombreuses associations humanitaires internationales qui, dans leurs rapports relèvent très régulièrement les violations des autorités vietnamiennes en ce domaine.

En devenant en 1982 membre de l’organisation des Nations Unies,
le Vietnam adhérait à la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, droits de l’homme qui sont d’ailleurs inscrits, en partie, dans sa Constitution. Ce retour à une version régionaliste des droits de l’homme semble donc davantage inspiré de la fameuse théorie des valeurs asiatiques, mise en vogue dans certains pays d’Asie à partir des années 1990, que de la tradition révolutionnaire vietnamienne à laquelle se réfère le secrétaire d’Etat à la Sécurité. (source : EDA)

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