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du 1 au 7 août 2010 (semaine 31)
 

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2010-08-07 - Brésil
LA PERSISTANCE DE LA TORTURE DANS LES PRISONS

L´Eglise brésilienne, présentant lundi 2 août un rapport sur la torture dans les prisons du pays, a rappelé qu´un quart de siècle après la fin de la dictature militaire, ces pratiques ont toujours lieu et restent toujours impunies.

Dans son rapport intitulé "Torture: une expérience de surveillance des locaux de détention pour la prévention de la torture", la Pastorale pénitentiaire de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) révèle 211 cas connus de torture. Elle estime que les autorités sont réticentes à combattre ce crime.

Dans le rapportqui a été présenté au Secrétariat de la Justice de l´Etat de Sao Paul, le nombre réel de cas de torture est bien plus élevé. "Vous pouvez certainement multiplier ce chiffre par cinq",a déclaré le porte-parole de la CNBB." Le gouvernement doit se résoudre à mettre en oeuvre le mécanisme national de lutte contre la torture, prévu dans la Convention de l´ONU pour la prévention de la torture."

Ce rapport sur la torture, ajoute-t-il, montre que les juges sont encore réticents à combattre ce type de pratique au Brésil. Selon ce document, les dénonciations des prisonniers sont rarement prises au sérieux
. Or les cas de torture ont été enregistrés dans 20 Etats brésiliens, avec le plus grand nombre de cas à Sao Paulo (71), au Maranhao (30), Goiás (25) et Rio Grande do Norte (12).

Ces 211 cas présentés dans le rapport de la Pastorale pénitentiaire remis au gouvernement ont été
tous vérifiés au cours de visites pastorales dans les prisons, suite à des plaintes de familles et des lettres de victimes. Dans certains cas, des gardiens de prison ont fait mention de tortures, mais en général ils se taisent, par crainte de représailles.

Le document contient un extrait de l´enquête de la coordinatrice générale de l´Action des Chrétiens pour l´Abolition de la Torture (Acat-Brasil), qui a analysé 51 procès criminels de torture dans la ville de Sao Paulo, entre 2000 et 2004.


"Il est impossible de connaître le nombre exact de cas de torture parce que cette pratique se déroule dans des lieux où il n´y a que le tortionnaire et sa victime. C´est pourquoi une présence permanente d´un organisme externe est fondamentale", estime pour sa part José de Jesus Filho, conseiller juridique de la Pastorale pénitentiaire. La plupart des responsables de tortures ont été acquittés lors de procès, les juges faisant davantage confiance aux déclarations des gardiens de prison et autres agents de la force publique qu´aux prisonniers, selon le document de la CNBB.

Les évêques du Brésil demandent au gouvernement de mettre en oeuvre le Protocole facultatif se rapportant à la Convention de l´ONU contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Bien que le gouvernement fédéral brésilien ait signé les conventions de l´ONU contre la torture, elles doivent encore être ratifiées par les divers Etats du Brésil, car selon la Constitution brésilienne, le droit international ne peut entrer en vigueur que s´il est ratifié par les gouvernements des Etats du Brésil. (source : CNS et Apic)

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