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du 25 au 29 août 2010 (semaine 34)
 

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2010-08-29 - Turquie
DÉFENDRE LES DROITS DE MINORITÉS


Le président du département turc pour les affaires religieuses s’est dit favorable à la réouverture au culte chrétien de l’église Saint-Paul à Tarse, transformée il y a des années en musée. Il s’agit d’un geste, mais non d'un vrai signe d’ouverture.

Certes les gestes se multiplient :des pèlerinages ont été autorisés à Tarse pour l'année Saint Paul. Récemment une liturgie a été autorisée dans le monastère de la Montagne Noire, lieu historique du culte marial de la Vierge Niore de Sümela. Un monastère fermé depuis 88 ans, ouvert quelques heures. Les Arméniens ont été admis à restaurer une église, mais à la conditions qu'il n'y ait aucun signe religieux extérieur.

le 16 août, présentant à la presse la tenue d'un service religieux à la Montagne Noire, le
Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a défendu cette autorisation comme "une mesure prise par son gouvernement pour renforcer les droits des minorités religieuses."

Et, devant les protestations de milieux nationalistes, il ajoutait : "Nous ne perdons rien si 500 ou 2000 personnes se réunissent pour assister à un service religieux ensemble.
Notre pays aura tout à gagner s'il permet une plus grande liberté religieuse." Trois heures, une plus grande liberté religieuse qui a permis 3.000 chrétiens orthodoxes de Turquie, de Grèce, de Russie, de Géorgie et des Etats-Unis de vénérer la Vierge Marie en la fête de sa Dormition.

Quant à la
à la réouverture au culte chrétien de l’église Saint-Paul à Tarse, transformée il y a des années en musée, le ministre pour les affaires religieuses est plus explicite. "Nous n’aimons pas que les minarets soient interdits en Europe mais nous devrions nous aussi assurer la liberté de culte sur notre territoire."

La Commission européenne a lancé à la Turquie plusieurs avertissements, l´invitant à garantir une meilleure protection des droits religieux si elle souhaite adhérer à l´Union européenne en 2015.

Les craintes quant à la sécurité des chrétiens se sont intensifiées après l´assassinat en juin dernier à Iskenderun, dans le sud du pays, de Mgr Luigi Padovese, un évêque d´origine italienne qui était président de la Conférence épiscopale catholique de Turquie.

Parmi les mesures prises, le gouvernement a annoncé début août qu´il accorderait les droits de la citoyenneté turque aux métropolites orthodoxes représentant le Patriarcat oecuménique à l´extérieur de la Turquie, ce qui donne au Patriarcat orthodoxe une plus grande liberté.

Le gouvernement a par ailleurs restitué deux églises du début du Moyen-Age situées à Mardin, dans le sud-est du pays, à la communauté syriaque orthodoxe, qui compte 5.000 membres, trente ans après leur confiscation par l´Etat. Mardin est le berceau de l'Église assyrienne d'Orient, dans un Kurdistan qui se veut indépendant, découpé entre la Turquie, l'Irak, l'Iran et la Syrie.

" Le gouvernement mène actuellement sa politique comme à l´époque ottomane, avec l´idée de rendre justice en tolérant les minorités et en estimant que leur existence nécessite une protection". Elçin Macar professeur à l´Université Yildiz d´Istanbul, ajoute: "C´est ce point-là qu´il faut remettre en question, car cette politique n´est pas acceptable à notre époque. Les membres des minorités ne doivent pas être un objet de condescendance. Elles doivent bénéficier de droits égaux en tant que citoyens de la République". (source : ENI)


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