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du 30 août au 1er septembre 2010 (semaine 35)
 

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2010-09-01 - Somalie
OUVRIR LES FRONTIÈRES AUX CIVILS EN FUITE


" Parler d'une attaque finale n’est qu’une illusion. La situation en Somalie et telle que les belligérants pourront continuer à s’affronter pendant des années avec tout ce que cela implique sur le plan humanitaire et en pertes humaines."

Ce sont les propos de Mgr Giorgio Bertin, évêque de Djibouti et administrateur apostolique du Diocèse de Mogadiscio qui ne cache son scepticisme après la nouvelle vague d’attaques menées par le mouvement rebelle « al-Shabab » contre la capitale Mogadiscio.

Quant à l’éventualité d’une paix prochaine en Somalie, il pense que les insurgés ne pourront pas renverser les institutions du pays et s’assurer le contrôle de la capitale tant que seront présents les six mille casques verts de la mission africaine (AMISOM).

De l’autre côté, il est impensable, dit-il également, que le gouvernement fédéral de transition puisse rétablir sa présence dans le centre-sud du pays. Alors que la plus longue bataille des derniers mois est en cours, faisant augmenter le nombre des victimes civiles, Mgr Bertin pense que la communauté internationale doit décider quelle tournure donner au conflit dans la Corne de l’Afrique.

A son avis, la communauté internationale devrait intervenir de manière décisive avant que la situation ne devienne un écheveau inextricable. Un bon début, d’après certains observateurs, serait de fournir un plus grand soutien au Puntland et au Somaliland, les deux régions du nord qui avaient proclamé leur indépendance en 1991 et qui ont démontré une certaine stabilité durant les 15 années passées.

En procédant de cette façon, on assurerait une certaine protection aux frontières éthiopienne et érythréenne prêtes à s’enflammer au cas où les rebelles tenteraient de s’y infiltrer. D’après Mgr Bertin le risque d’une extension du conflit n’est pas à sous-estimer car cela peut provoquer une instabilité dans les pays voisins (Ethiopie, Kenya, Djibouti et Ouganda).

" Dans un tel scénario, ce sont toujours les civils qui payent. Et en Somalie, durant deux décennies, ce sont les civils qui ont payé un lourd tribut de sang pour une paix qui ne pointe pas à l’horizon… J'espère que le monde politique en Afrique et en Europe aura un élan de générosité et ouvrira un peu les frontières à l’immigration offrant ainsi un refuge aux femmes et aux enfants qui fuient les horreurs de la guerre en Somalie".

D'ailleurs, le30 août, les troupes éthiopiennes sont entrées en Somalie à 300 kms au nord de Mogadiscio avec d'importants moyens et, selon l'agence Misna, elles ont reçu la mission de contrecarrer l'offensive des milices islamiques radicales du Shabaab.

Dans la capitale elle-même les troupes gouvernementales du président Sharif Ahmed doivent les déloger rue par rue dans le quartier de Sigale. (source : Misna)


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