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du 30 août au 1er septembre 2010 (semaine 35)
 

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2010-09-01 - Roumanie
QU'EN PENSE L'ÉGLISE ORTHODOXE ?

Les plus hautes autorités orthodoxes roumaines ne se sont pas encore exprimées sur la situation des Roms en France, mais certains prêtres critiquent vivement la politique de Paris.

L’Église orthodoxe roumaine s’est pour l’instant gardée d’émettre une position officielle sur la politique du Président français à l’égard des Roms roumains vivant en France. Mais elle rappelle son implication concrète dans différents programmes d’intégration de cette communauté en Roumanie.

D'une manière non officielle, elle rappelle ce qu'elle avait fait il y a deux ans, quand l’Italie avait pris des mesures très dures à l’encontre des Roms vivant sur son territoire. À l’époque, le patriarcat avait appelé les Italiens à ne pas « blâmer » toute la communauté roumaine pour les fautes de quelques-uns.

Dans le rang des prêtres orthodoxes, les réactions sont plus directes. « Pour la France comme pour l’Italie, il s’agit d’une réaction typique d’un État qui n’arrive pas à résoudre ses propres problèmes sociaux, déclare au quotidien catholique La Croix le P. Constantin Necula, de l’archevêché de Sibiu.

Il ajoute : " Si ces Roms avaient été de religion musulmane, qu’aurait fait la France ? Elle aurait certainement trouvé tout un tas de compromis pour ne pas arriver à cette éventualité, car l’État français a peur de la réaction de l’islam. Mais comme les Roms roumains sont orthodoxes, la France ne se gêne pas pour les mettre dehors ! "

Et d'ajouter : " Les Roumains, qu’ils soient d’origine rom ou non, ne sont pas des citoyens de seconde zone." »

Un avis largement partagé par Mircea Bejenar, prêtre dans un petit village du nord-est de la Roumanie. « " La libre circulation dans l’espace européen doit être respectée pour tous, déclare le P. Mircea Bejenar, prêtre dans un petit village du nord-est de la Roumanie, où vivent de nombreux Roms. La France est en train de créer une hiérarchisation des citoyens européens. En tant qu’homme d’Église, je regarde avec beaucoup d’inquiétude la mise en place de cette discrimination, qui ne sert pas l’Europe."

Pierre Lellouche, le ministre français aux affaires européennes, et Éric Besson, le ministre de l’immigration, se rendront, les 9 et 10 septembre à Bucarest. La majorité des orthodoxes roumains espère que les pouvoirs politiques feront appel à la sagesse de l’Église pour résoudre ce problème. (source : La Croix)


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