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du 2 au 5 septembre 2010 (semaine 35)
 

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2010-09-05 - Afrique du Sud
NON A LA NOUVELLE LOI SUR LES MÉDIAS


Les évêques sud-africains expriment "de sérieux doutes sur le projet de loi concernant la protection des informations actuellement examiné par le Parlement, ainsi que sur la nécessité d’instituer un tribunal d’appel pour les médias".

La note de la Southern African Catholic Bishops’ Conference (SACB) est signée par le cardinal Wilfrid Napier, archevêque de Duban.

" La SACBC partage l’opinion exprimée par de nombreux groupes de la société civile et par de respectables experts constitutionnels, sur le fait que le projet de loi menace plusieurs de nos droits les plus fondamentaux : le droit de recevoir ou de communiquer des informations ; le droit à la liberté de presse ; le droit d’accès aux informations en possession de l’Etat, et le droit à la justice administrative."

" Nous considérons en outre que la loi viole l’esprit d’ouverture et de responsabilité si nécessaire pour soutenir les dispositions de la Constitution sur le bon gouvernement, une composante essentielle d’une saine démocratie".

Les évêques sud-africains énumèrent les dangers qui, selon eux, dérivent de la réforme de la législation des moyens d’information. En premier lieu on craint que "virtuellement, n’importe quelle information soit susceptible d’être classée comme secrète par des fonctionnaires qui ne sont pas responsables à l’égard du public."

" En second lieu, que la définition d’intérêt et de sécurité nationale soit large jusqu’à être utilisée pour garder secrètes des questions qui, de droit, devraient être accessibles au public." On craint enfin "qu’il n’y ait pratiquement aucun droit de recours, car un éventuel recours serait discuté par ceux qui ont émis la sentence originale."

" Nous ne voulons certainement pas, continuent les évêques, que le gouvernement nous ramène aux pratiques oppressives du passé, contre lesquelles avait été entreprise notre lutte commune... Nous nous rendons compte qu’un certain niveau de restriction des informations est légitime et nécessaire.

" Nous avons cependant de gros doutes sur les modalités avec lesquelles ce sera fait, surtout parce que ces restrictions risquent de favoriser voire d’enraciner une culture de la non responsabilité et de la non transparence parmi les fonctionnaires de l’Etat à tous les niveaux."

" Nous adressons donc un appel pressant au gouvernement pour qu’il retire le projet de loi, afin de pouvoir le réécrire en tenant compte des critères de transparence prévus par la Constitution et des requêtes de la très grande majorité des organisations de la société civile et des experts légaux," conclut le communiqué de la SACBC. (source : Fides)

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