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du 6 au 9 septembre 2010 (semaine 36)
 

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2010-09-09 -
L'UNION INTÉRIEURE AVEC DIEU


Le 5 septembre, Benoît XVI s'est rendu en visite pastorale à Carpineto Romano, à quatre-vingts kilomètres de Rome, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Léon XIII, un Pape très âgé, mais "savant et avec une vision de l'avenir."

"Il sut ainsi introduire au XXème siècle, une Eglise rajeunie", a dit le Pape
, lors de la messe célébrée sur la place principale devant un millier de fidèles.

Au cours de son homélie, il a commenté les lectures du jour évoquant le primat de Dieu et du Christ . "Ce rappel fondamental de la Parole de Dieu fait penser à deux aspects de la vie et du ministère de votre vénéré concitoyen que nous commémorons aujourd'hui, le Souverain Pontife Léon XIII. Avant tout, il faut souligner qu'il fut un homme de grande foi et de profonde dévotion. Cela demeure toujours la base de tout, pour chaque chrétien, y compris le Pape.

" Sans la prière, c'est-à-dire sans l'union intérieure avec Dieu, nous ne pouvons rien faire, comme le dit clairement Jésus à ses disciples au cours de la dernière Cène (cf. Jn 15, 5). Les paroles et les actes du Pape Pecci laissaient transparaître sa religiosité intime. Cela s'est répercuté sur son Magistère : parmi ses très nombreuses Encycliques et Lettres apostoliques, comme le fil d'un collier, il y a celles à caractère proprement spirituel, consacrées surtout à l'approfondissement de la dévotion mariale, en particulier à travers le chapelet.

" Il s'agit d'une véritable « catéchèse », qui rythme du début à la fin les 25 ans de son pontificat. Mais nous trouvons également les documents sur le Christ rédempteur, sur l'Esprit Saint, sur la consécration au Sacré Coeur, sur la dévotion à saint Joseph, sur saint François d'Assise.

... Absolument rien ne doit être placé avant l'amour de Dieu et du Christ. Sans la prière, c'est-à-dire sans l'union intérieure avec Dieu, nous ne pouvons rien faire comme le disait clairement Jésus à ses disciples au cours de la dernière Cène... Rien n'a plus d'importance que l'amour de Dieu et du Christ."

Le Saint-Père a aussi souligné qu'il "existe aussi un second aspect dérivant toujours du primat de Dieu et du Christ et que l'on trouve dans l'action publique de tout pasteur de l'Eglise, en particulier de tout Souverain Pontife, avec les caractéristiques propres à la personnalité de chacun... Chaque pasteur est appelé à transmettre au Peuple de Dieu non des vérités abstraites, mais un savoir c'est-à-dire un message qui conjugue foi et vie, vérité et réalité concrète.

" Léon XIII, avec l'assistance de l'Esprit-Saint, a été capable de faire cela à une période historique parmi les plus difficiles pour l'Eglise, en restant fidèle à la tradition et, en même temps, en se confrontant aux grandes questions ouvertes".

Le magistère social de Léon XIII est devenu "célèbre et impérissable par l'Encyclique Rerum Novarum (1891), et riche de nombreuses autres interventions qui constituent un corps organique, le premier noyau de la doctrine sociale de l'Eglise".
 
Évoqué l'Encyclique Catholicæ Ecclesiæ (1890) que son prédécesseur consacra au thème de l'esclavage. A ce sujet, il affirma que "la nouvelle fraternité chrétienne dépasse la séparation entre esclaves et hommes libres et fait naître dans l'histoire le principe de promotion de la personne qui conduira à l'abolition de l'esclavage mais aussi à dépasser toutes les barrières qui existent encore".

Evoquant aussi "la promotion humaine apportée par le christianisme dans le cheminement de la civilisation", le Pape a souligné que "les chrétiens, agissant comme de simples citoyens ou associés à d'autres, sont une force bénéfique et pacifique de profond changement, favorisant le développement des potentialités internes à la réalité même. C'est cette forme de présence et d'action dans le monde, proposée par la doctrine sociale de l'Eglise, qui pose la maturité des consciences comme condition de transformations valables et durables".

"A une époque d'anticléricalisme sévère et de manifestations ouvertes contre le Pape, Léon XIII sut guider et soutenir les catholiques sur la voie d'une participation constructive, riche dans son contenu, ferme sur ses principes et capable d'ouverture. Rerum Novarum suscita immédiatement...une véritable explosion d'initiatives: associations, caisses rurales et artisanes, journaux... Un Pape très âgé, mais savant et avec une vision de l'avenir, put ainsi introduire au XXème siècle, une Eglise rajeunie prête à affronter les nouveaux défis. C'était un Pape encore politiquement et physiquement prisonnier au Vatican, mais, en réalité, par son magistère, il représentait une Eglise capable d'affronter sans complexe les grandes questions de l'époque".

Le Saint-Père a conclu en "laissant" aux personnes présentes "le commandement ancien et toujours nouveau: aimez-vous comme le Christ nous a aimé, et avec cet amour, soyez le sel et la lumière du monde. Vous serez ainsi fidèles à l'héritage laissé par votre grand et vénéré concitoyen, Léon XIII. Ainsi soit-il dans toute l'Eglise!" (source : VIS) .

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