Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 6 au 9 septembre 2010 (semaine 36)
 

-
2010-09-09 -
COMMENT AIMER SON PROCHAIN AU MOYEN-ORIENT

Les postes de contrôle font partie du quotidien pour les Palestiniens, en Israël surtout. Chaque jour, des dizaines de milliers de Palestiniens avancent à travers des tourniquets et des passages grillagés pour se rendre au travail, à l'école ou chez eux.

Pour les Israéliens, on pourrait dire que les postes de contrôle font indirectement partie de leur vie quotidienne. Ce sont leurs fils et leurs filles qui surveillent le passage des Palestiniens qui vont chez eux, au travail, à l'école ou dans un lieu de culte.

Certains postes de contrôle, comme celui de la rue Shuhada, à Hébron, donnent sur une rue à l'abandon, où les boutiques ont mis la clé sous la porte et où les appartements à l'étage sont vides. Les Palestiniens ne peuvent s'aventurer que jusqu'à un certain point dans la rue avant d'être refoulés.

Toute notion de bon voisinage ayant pu faire partie de l'éducation familiale et religieuse des personnes qui passent à travers les tourniquets et de celles qui les surveillent est mise à rude épreuve par le symbole que représentent les postes de contrôle.
L'idée d'aimer son prochain, ancrée dans l'adoration et l'amour de Dieu, fait partie intégrante des religions abrahamiques - le judaïsme, l'islam et le christianisme -, qui sont implantées dans cette région. Mais là il n'est plus vécu.

C'est dans ce contexte que le pasteur Olav Fykse Tveit, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a fait une prédication inspirée de la parabole du Bon Samaritain à l'église évangélique luthérienne du Rédempteur, située dans la vieille ville de Jérusalem, le dimanche 29 août. Il s'est exprimé au cours d'une journée pendant laquelle les membres de la délégation du COE qu'il emmenait ont pu voir de leurs propres yeux plusieurs de ces barrières qui séparent les gens.

Dans le contexte de la Palestine et d'Israël, marqué par des barrières et une violence omniprésentes, dit-il, chaque camp est privé de cet objectif de la vie: aimer Dieu et son prochain. La religion ne devrait pas y faire obstacle."

Malgré la complexité de la politique et des différences religieuses qui sont à la base des récentes tragédies comme de la plupart des événements historiques qu'ont connus la Palestine et Israël, l'histoire du Bon Samaritain dégage une idée très simple: "aimer son prochain", alors que le voyage a été interrompu par la violence.

Quand on approche d'un poste de contrôle en Palestine ou Israël, il est difficile de ne pas penser aux voisins, aux voisinages et au fait qu'on est le prochain de quelqu'un. Pour le pasteur Tveit, "au final, tout revient à aimer son prochain, son voisin."

Le pasteur Tveit nous rappelle : "Tel est le message simple et peut-être naïf que nous transmet le Nouveau Testament. Quel écho ce message d'amour pour son prochain pourrait-il trouver dans un contexte aussi complexe que celui-ci?"

Le signe d'espérance que le pasteur Tveit a trouvé dans l'histoire du Bon Samaritain ne vient pas d'une quelconque repentance de la part de ceux qui sont passés à côté du voyageur blessé sans l'aider. "Cela ferait une bonne histoire à raconter", a-t-il cependant dit.

"Cette capacité à la repentance qui nous fait défaut ne limite pas la capacité de Dieu à répandre l'amour et la justice", a précisé le pasteur Tveit.

De fait, même quand on est confronté aux postes de contrôle et à la séparation des voisins, à l'indignité et à la violence, "on ne peut pas omettre la vérité" de l'amour et de la justice de Dieu, a-t-il déclaré. C'est ce qu'a démontré il y a bien longtemps la parabole du Bon Samaritain. (source : COE)


Retour aux dépêches