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du 10 au 12 septembre 2010 (semaine 36)
 

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2010-09-12 - Sri Lanka
LA DESTRUCTION RAPIDE D'UNE CULTURE DÉMOCRATIQUE

L’Eglise se joint aux protestations des responsables chrétiens qui ont appelé à dénoncer « l’illégalité constitutionnelle » du 18ème amendement à la Constitution que les parlementaires sri-lankais s’apprétaint à voter le 8 septembre.

L'amendement a pour objet la modification de la Constitution afin de permettre au président actuel Mahinda Rajapksa, de briguer un troisième mandat - au lieu des deux autorisés par l'actuelle Constitution - et même davantage, sans limites de durée. L’amendement augmenterait également le pouvoir détenu par le président au détriment du pouvoir législatif, qui deviendrait bicaméral, et autoriserait le chef de l’Etat à désigner les détenteurs des postes-clés dans la police et les institutions judiciaires.

" Si cette loi est votée par le Parlement, cela conduira inévitablement à une politisation encore plus forte de nos institutions nationales et à une destruction rapide de notre déjà bien fragile culture démocratique", s’était inquiété Mgr Duleep de Chickera, évêque anglican de Colombo, dans une déclaration rendue publique le 2 septembre dernier.

Par 161 voix pour et 17 contre, le 7 septembre, le Parlement a adopté cet amendement controversé qui permet au président Mahinda Rajapakse de briguer un troisième mandat à la tête du pays.

Le principal parti d'opposition, le Parti de l'unité nationale (UNP), avait décidé de boycotter le scrutin en signe de protestation.

La Conférence des évêques catholiques du Sri Lanka était, quant à elle, sortie de son silence prudent des derniers jours, pour déclarer dans un communiqué de presse :
« En tant que guides spirituels de la communauté catholique et concernés par le bien-être de la population, sans différence de culture ou de religion, nous voulons affirmer que, dans tout amendement de la Constitution, les valeurs essentielles de la démocratie, et l’indépendance des différentes institutions politiques ou sociales doivent être préservées. En aucun cas, le bien-être et la prospérité de la population aussi bien que sa dignité humaine et sa liberté ne doivent être sacrifiés »

Le Centre pour la Société et la Religion (CSR), dirigé par les missionnaires Oblats de Marie Immaculée (OMI), a de son côté, lancé une vaste campagne d’affichage et envoyé des messages de sensibilisation aux leaders religieux et politiques. "Nous avons besoin d’une Constitution qui autoriserait les citoyens à participer au processus politique."

Le coup de force était pressenti par les observateurs de la politique sri-lankaise depuis les élections législatives d’avril dernier où le parti de Mahinda Rajapaksa avait obtenu la fameuse majorité des deux tiers, nécessaire à une modification de la Constitution.

" Tout ce qui dans le pays représente la voix de la liberté est oppos"à ce changement constitutionnel, affirme Mgr Duleep de Chickera, qui ajoute qu’un tel projet de loi ne devrait pas être ainsi « expédié » mais faire l’objet d’un débat public après avoir été étudié soigneusement.

La Consultation de la population, prévue initialement, n’a pas été retenue par le Cour Suprême chargée de statuer en première instance sur ce 18ème amendement.

Ce 7 septembre, l’Asian Human Rights Commission, basée à Hong-Kong a commenté ainsi les derniers événements : « Nous considérons cet amendement comme marquant la fin de la démocratie libérale au Sri Lanka ». (source : EDA)

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