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13 au 16 septembre 2010 (semaine 37)
 

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2010-09-16 - Grande-Bretagne
DANS L'AVION, LE PAPE PRÉCISE SA PENSÉE


Selon son habitude, dans l'avion qui faisait route vers la Grande-Bretagne, Benoît XVI est allé à la rencontre des 70 journalistes qui l´accompagnaient,
revenant sur les scandales de pédophilie qui ont secoué le clergé ces derniers mois.

Il leur a confié qu´elles avaient été pour lui "un choc" et "une grande tristesse". "Ces révélations ont été un choc pour moi, une grande tristesse", a ainsi affirmé le souverain pontife avant de confier qu´il était "difficile de comprendre comment une telle perversion du ministère sacerdotal (avait) été possible".

C´est "une grande tristesse", a encore confié Benoît XVI, "parce que l´autorité de l´Eglise n´a pas été suffisamment vigilante, pas assez rapide et ferme pour prendre les mesures nécessaires". C´est la première fois, depuis que l´Eglise est secouée par cette crise, que le pape reconnaît ainsi la faute des responsables de l´Eglise catholique, y compris celle de son prédécesseur.

Benoît XVI a alors redit que l´Eglise traversait, face à ces affaires, "un moment de pénitence, d´humilité et de sincérité renouvelée". Interrogé sur la manière de "rétablir la confiance" de l´Eglise, le pape a assuré que "l´engagement pour les victimes (était) la première des priorités", souhaitant en particulier qu´elles reçoivent "une aide matérielle, psychologique et spirituelle".

Quant aux "coupables" d´actes pédophiles, le pape a jugé qu´il était nécessaire de les "protéger contre eux-mêmes" et a estimé que "les exclure de toute possibilité d´accéder à des jeunes" était une "juste peine" car ceux sont atteints d´une "maladie".

Enfin, Benoît XVI a souhaité une plus grande attention dans la "prévention et l´éducation dans le choix des candidats au sacerdoce".

Interrogé par ailleurs sur les polémiques et les manifestations d´opposition ayant précédé son voyage en Grande-Bretagne, le pape a confié qu´il n´était pas particulièrement "préoccupé". "Je ne suis pas préoccupé, a-t-il ainsi expliqué, car, lorsque je suis allé en France (septembre 2008, ndlr), on avait dit qu´il s´agissait du pays le plus anticlérical, avec des courants anticléricaux forts, avec très peu de fidèles, quand je suis allé en République tchèque (septembre 2009, ndlr), on a dit qu´il s´agissait du pays le plus ´a-religieux´ d´Europe et aussi le plus anticlérical !".

"Ainsi, chaque pays occidental, chacun selon son histoire (...), possède de forts courants anticléricaux et anticatholiques, mais chacun possède aussi une présence forte de foi", a poursuivi le Pape.

"En France comme en République tchèque, a-t-il rappelé, j´ai reçu un accueil chaleureux de la part de la communauté catholique, et une forte attention des agnostiques qui sont toutefois en recherche, qui veulent connaître les valeurs qui font grandir l´humanité (...) ainsi que la tolérance de ceux qui sont anticatholiques".

Le Pape a ensuite reconnu que la Grande-Bretagne possédait une "grande histoire d´anticatholicisme" mais également "une grande histoire de tolérance". Le pape s´est ainsi dit "sûr de l´accueil positif des catholiques et des croyants en général, de l´attention de ceux qui cherchent comment aller de l´avant à notre époque, du respect et de la tolérance réciproque là où est l´anticatholicisme". C´est-pourquoi, a encore dit le Pape, "je continue avec un grand courage et avec joie".

En outre, Benoît XVI a tenu à saluer la "grande expérience" et la "grande activité" de la Grande-Bretagne dans "la lutte" contre de nombreux fléaux comme "la misère", "la drogue", les "maladies" ou encore "l´esclavage".

Interrogé sur l´opportunité de rendre l´Eglise "plus attractive et plus crédible", le Pape a particulièrement soutenu qu´"une Eglise qui chercherait surtout à être attractive serait sur la mauvaise voie". "L´Eglise ne cherche pas être attractive mais à être transparente pour Jésus", a-t-il souligné.

Au cours de cette conférence de presse en plein ciel, au-dessus du territoire français, le pape a aussi évoqué la "modernité" du cardinal anglais John Henry Newman (1801-1890), un anglican converti au catholicisme qu´il béatifiera le 19 septembre prochain, au dernier jour de son voyage. (source : Service de presse du Vatican)

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