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du 16 au 20 septembre 2010 (semaine 38)
 

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2010-09-20 - Turquie
POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS 95 ANS

Des centaines d'Arméniens se sont rassemblés le 19 septembre dans l'ancienne église de l'île d'Akhtamar sur le lac de Van actuellement en Turquie, où pour la première fois depuis 95 ans, une messe a été célébrée.

Pour la première fois sans qu'il soit question d'une autre fois. La Turquie a souhaité faire de cette célébration liturgique, organisée à la demande de la petite communauté arménienne de Turquie, une occasion d'apaiser les tensions et de faire oublier un passé commun sanglant.

Mais des voix en Arménie ont qualifié l'initiative d'exercice de relations publiques, y compris l'Église apostolique arménienne et ont appelé au boycottage.

La polémique est née du fait que la Turquie n'a pas installé, à temps pour la cérémonie, une croix sur le toit de cette église, qui a aujourd'hui le statut de musée. Les responsables ont expliqué ce retard par les lenteurs administratives. La croix - deux mètres de haut et 110 kilos de métal - a été placée sur un socle en bois, à l'entrée de l'église, dans l'attente de son érection sur le toit.

Des bateaux ont fait la navette dans la matinée pour transporter les pèlerins, venus de Turquie, d'Arménie, d'Europe et des Etats-Unis, jusqu'à l'île d'Akhtamar, sur le lac de Van, où se trouve l'église Sainte-Croix, un monument du 10ème siècle.

Cette église est un des très rares témoins de ce qui fut l'importante communauté arménienne de la Turquie ottomane, victime de massacres et de déportations pendant la Première guerre mondiale, que l'Arménie considère comme un "génocide", terme récusé par Ankara.

" Les mots me manquent pour dire ce que je ressens. J'étais là il y a deux ans pour la cérémonie de réouverture de l'église comme musée, après sa restauration. J'espérais qu'un jour, cette messe serait une chose possible", a déclaré une arménienne venue d'Arménie en autocar avec une quarantaine de personnes, via la Géorgie, puisque la frontière turco-arménienne est toujours fermée.

Mais ce geste des autorités turques est trop restreint pour qu'on puisse parler d'une véritable liberté pour les minorités religieuses dans ce pays qui regarde vers l'Europe en même temps que vers d'autres horizons islamiques. (source : ACAM)


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