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2010-10-04 - Nigeria
NOUS NE POUVONS ACCEPTER CE SANG VERSÉ

Le 1 octobre, deux voitures piégées ont explosé à quelques mètres de l'endroit où se déroulait le défilé militaire pour célébrer le 50e anniversaire de l'indépendance. "Nous ne pouvons pas accepter que du sang innocent soit versé”.

" Nous sommes attristés par la perte de 10 vies humaines et en même temps nous sommes inquiets car confrontés à un fait nouveau, qui ne s'est jamais produit auparavant dans notre histoire, c’est-à-dire un double attentat dans la capitale fédérale” dit Mgr John Olorunfemi Onaiyekan, archevêque d'Abuja, capitale du Nigeria

Deux voitures piégées ont explosé à quelques mètres de l'endroit où se déroulait le défilé militaire pour célébrer le 50ème anniversaire de l'indépendance nationale. " Ceux qui, comme moi, étaient sur place pour assister au défilé n'ont rien remarqué, et la cérémonie s'est poursuivie normalement”, dit Mgr Onaiyekan.

Peu de temps avant l'explosion un communiqué du MEND (Mouvement pour l'Émancipation du Delta du Niger) avait annoncé que des bombes avaient été placées près de la zone où se déroulerait la parade militaire, les invitant à quitter la zone.

L'explosion de la première voiture piégée a été suivie quelques minutes plus tard par une autre explosion, qui a tué huit personnes (deux autres sont mortes plus tard à l'hôpital) et en a blessé plusieurs autres.

" Dans la presse nigériane circule l'hypothèse qu'Al-Qaïda se trouverait derrière le double attentat", a déclaré Mgr Onaiyekan. " C'est seulement une hypothèse, qui découle d'un rapport du renseignement américain envoyé au Nigeria au sujet d'un éventuel projet d'Al-Qaïda de perpétrer des attentats au Nigeria.

" Si cette piste était confirmée, ajoute-t-il, ce serait inquiétant car il introduirait la dimension religieuse dans une situation déjà complexe. Dans le cas au contraire où la revendication du MEND serait été jugée crédible par les autorités, je me demande alors ce que ce groupe veut obtenir en tuant des innocent"

Le MEND affirme se battre pour la reconnaissance des droits des peuples du Delta du Niger, qui non seulement ne tirent pas profit du pétrole extrait dans la région, mais en subissent également les dommages environnementaux. " Nous exprimons notre sympathie envers ceux qui demandent une répartition équitable des revenus du pétrole, mais nous ne pouvons en aucun cas, accepter l'effusion du sang innocent”, a déclaré Mgr Onaiyekan.

" La Conférence Épiscopale publiera prochainement une déclaration sur la violence au Nigeria, dans lequel il sera aussi question de l'attentat d’hier. Mais nous attendons auparavant les résultats des enquêtes préliminaires menées par les autorités de sécurité", conclut l'archevêque d'Abuja. (source : Fides)

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