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du 5 au 8 octobre 2010 (semaine 41)
 

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2010-10-08 - FSSPX
PAS DE RAPPROCHEMENT A COURT TERME AVEC ROME

Dans un entretien accordé à la "Porte latine", Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X depuis 1994, Mgr Bernard Fellay fait le point sur les 40 ans d´existence de la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre.

Mgr Bernard Fellay se dit heureux de pouvoir poursuivre l´oeuvre du fondateur: " les jugements de Mgr Lefebvre étaient si profonds qu´ils restent parfaitement valables."

Mais il reconnaît aussi que la Fraternité n´est pas en expansion, faute de prêtres: il déplore le fait "de ne pas avoir assez d´ouvriers pour la moisson". Il reconnaît également qu´il y a des défections au sein de la Fraternité.

Malgé tout, son langage est sans ambiguïté: "L´une des meilleures images pour illustrer votre question serait celle de la guerre, ou d´un assaut pendant lequel les hommes tombent sous le feu à votre droite et à votre gauche, et vous n´avez pas d´autre choix que de continuer l´assaut. Il y a un aspect extrêmement dur dans la guerre, notre époque est sans miséricorde pour qui tombe. La souffrance est grande tant pour ceux qui nous quittent que pour nous qui les voyons partir sans moyen de les rattraper."

Le Supérieur général reconnaît aussi que la Fraternité est perçue à peu près de la même manière à travers le monde: elle est "honnie par la grande majorité des évêques et appréciée par un petit troupeau d´âmes qui veulent rester fidèles."

La relation avec le Vatican est encore en discussion, et le prélat estime qu´il faudra encore du temps avant que le travail de la Fraternité soit reconnu à sa juste valeur.

Il redit son attachement à Rome, même si parfois c´est une épreuve. Les discussions en cours risquent d´être longues, dit-il, mais "les fruits pourraient être quand même prometteurs."

Il estime en effet que les entretiens théologiques engagés avec le Vatican ne déboucheront ni sur une "brusque rupture", ni sur une "solution subite", dans une interview sur le site de la Fraternité.

Ces entretiens théologiques entre le Vatican et le mouvement intégriste qui refuse les réformes du concile Vatican II, ont été voulus par le pape Benoît XVI pour "reconstruire l'unité au sein de l'Eglise catholique".

Interrogé sur l'issue possible de ces conversations, le successeur de Mgr Lefebvre a répondu: "Vu la tournure de ces discussions, je ne pense pas qu'elles déboucheront sur une brusque rupture ou sur une solution subite".

"Deux mentalités se rencontrent, ajoute-t-il, mais la volonté d'entrer en discussion - au niveau théologique - est bien réelle. C'est pourquoi, même si le développement risque d'être long, les fruits pourraient être quand même prometteurs".

"Si une condamnation du concile par Rome intervient un jour, dit-il encore, ce ne sera pas demain. Il se dessine assez clairementune volonté de correction de la situation actuelle."

" Sur l'état présent de l'Eglise, particulièrement grave, nos appréciations se rejoignent en de nombreux points, tant sur la doctrine que sur la morale et la discipline. Cependant la tendance dominante, à Rome, consiste toujours à exonérer le concile : on ne veut pas remonter jusqu'au concile, on cherche d'autres causes, mais surtout pas le concile !"

Dans ces conversations théologiques, les positions de départ sont très opposées, Rome demandant aux intégristes de reconnaître Vatican II, tandis que ceux-ci refusent l'oecuménisme, l'ouverture au monde (qui a remplacé la "royauté sociale du Christ") ou la collégialité au sein de l'Eglise (au lieu de l'infaillibilité papale).

La Fraternité considère que c'est au Vatican de revenir sur certains points du concile et non à elle de faire allégeance.

La Fraternité compte environ 500 prêtres et revendique quelque 150.000 fidèles dans 50 pays, dont 30.000 en France. (source : Porte latine)

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