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du 9 au 12 octobre 2010 (semaine 41)
 

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2010-10-12 - Synode
IL Y SOUHAITE L'ENTHOUSIASME MAIS AUSSI PLUS DE CLARTÉ

Interrogé sur le synode du Moyen Orient, le métropolite Georges (Khodr), évêque grec-orthodoxe, souhaite qu'il n'en reste pas à être une rencontre sympathique mais réponde aux attentes des Eglises orientales dans cet Orient arabe.

Celui qui représentera le Patriarcat grec-orthodoxe d'Antioche aux travaux du synode, en tant « qu'observateur », a indiqué que le document de travail aborde des questions de nature pastorale et d'autres liées à des aspects très pratiques et "visent à lier les catholiques entre eux".

Les questions relatives aux positions prises à l'égard de l'islam ont attiré particulièrement l’attention du métropolite Khodr. Mais il trouve que les propos du document de travail ne sont pas développé en ce qui concerne les Eglises orthodoxes et ce que les catholiques appellent "les communautés évangéliques".

Il considère que les propos "sont très limités à cet égard comme si la grande Eglise catholique non orientale - et c'est une position que je respecte- est celle qui est responsable des relations avec les orthodoxes et les protestants ». Cela, poursuit le métropolite Georges, « était connu, et pourrait inciter les orthodoxes à traiter directement avec le siège pontifical, en considérant que le pape seul est celui qui peut lier et délier".

Une question théologique d'importance a été remarquée par Mgr Georges dans le texte du document de travail. Il s'agit de l'insistance de la présence catholique sur deux questions: "l'eucharistie, c'est à dire le sacrement de communion, et la primauté du pape de Rome."

En faisant cela, poursuite le métropolite Khodr, « il (le document) n'ouvre point la porte à un dialogue entre les catholiques d'Orient et les autres chrétiens orientaux sur cette question ».

De même, le métropolite Georges ne constate pas une association entre les catholiques et les orthodoxes ou bien une volonté pour les unir dans le témoignage dans les sociétés orientales, comme s’il était dit que "les catholiques constituent l'essentiel de la présence chrétienne, et que à coté, à la marge, il y a les orthodoxes et les autres." Le métropolite Georges estime que « l'horizon pontifical romain en ce qui concerne l'Orient est étroit."

En ce qui concerne les relations avec l'islam, le métropolite Georges Khodr considère que le document n'évoque pas des questions pressantes, à savoir ce qui uni d'une manière générale les chrétiens et les musulmans et ce qui les rassemble. « En cela, on ne s'écarte pas des recommandations du concile de Vatican II. »

Il remarque aussi, s'agissant des juifs que le document « reste dans les généralités », en précisant qu'il ne s'agit pas ici
"d'étudier la vision chrétienne de la religion judaïque. Le document veut être neutre dans l'absolu, d'une manière froide, entre les Palestiniens et les Israéliens. Que réprouve-t-il ? Il y a 4 millions qui ont été renvoyés de leur pays par la force du canon israélien. Ceci a été attesté par les nouveaux historiens israéliens. Il y a des gens qui meurent de soif et de faim á Gaza. Le document se met au dessus des nuages. On parle de la paix. Il y a une réprobation, il y a un regret pour ceux qui meurent. Le texte est pleinement froid en ce qui concerne la question de la Palestine."

Concernant les aspects œcuméniques, il considère que tout désir de se rapprocher des orthodoxes nécessite d'être précisé et délimité. "Nous sommes revenus au dialogue dans le cadre de la commission commune de l'Eglise catholique et des Eglises orthodoxes. Les relations entre nous ne sont pas caractérisées par le prosélytisme. La participation dans le sens spirituel du terme progresse depuis plusieurs années. Mais nous sommes toujours face à l'obstacle grave que constitue la papauté".

Ce qu'attend le métropolite du synode ? "Resserrer les liens entre les (Eglises) catholiques. Ce rapprochement n'est pas un problème pour ces Eglises, il me semble".

Il exprime le souhait que "les catholiques orientaux évoquent au synode, s'ils ont l'ardeur, l'enthousiasme et la clarté, la question de leur relation avec les (autres) Eglises qui ne sont pas catholiques (qui ne relèvent pas de la communion avec l'Eglise catholique)".

"Si le synode ne dit pas quelque chose de nouveau, de fort et de tranchant, et ne le réalise pas, il sera considéré alors comme une simple rencontre sympathique et une discussion qui n'apporte pas du sens." (source : Apic)

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