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2010-10-19 - Soudan
CES ÉLECTIONS SONT UN SOUCI POUR LES ÉVÊQUES

Si le référendum est effectué correctement, il amènera la paix à une population qui souffre depuis 5 décennies. Sinon la violence s’aggravera car les tensions régionales continuent à générer des conflits.

Le 9 janvier aura lieu le vote pour le référendum sur l’indépendance du Sud-Soudan, prévu par l’Accord Global de Paix (CPA), signé à Nairobi (Kenya) en 2005.

Depuis la fin du conflit, le nombre de catholiques au Soudan a largement chuté. "Même les écoles chrétiennes sont maintenant obligées d’enseigner l’Islam", a-t-il dit devant le Parlement européen le 5 octobre, ajoutant que de nombreux chrétiens sont forcés de se convertir à l’islam.

A propos du référendum, il a évoqué la menace qui pèse sur le peuple soudanais. " Si le référendum est effectué correctement, il amènera la paix à une population qui souffre depuis 5 décennies. Sinon, la violence s’aggravera."

" Nous avons été témoins d’actes de violence inimaginable et de mépris pour l’humanité», a -t-il expliqué en se référant au régime islamiste du président Omar el Bashir. " Comment pouvons-nous parler d’un référendum pacifique sans évoquer avec inquiétude la persécution persistante des chrétiens que le Soudan a vécue ? "

A l’occasion d’une conférence au Parlement européen le 5 octobre dernier, Mgr Eduardo Hiiboro Kussala a rappelé que la guerre civile entre 1983 et 2005 avait fait deux millions de morts.

Aujourd'hui, dit-il, l’Eglise soudanaise a un rôle à jouer. Il rappela aux parlementaire européens la déclaration diffusée en juillet 2010, dans laquelle les évêques soutenaient que l’enregistrement des électeurs n’avait pas encore débuté, que le travail de sensibilisation venaient à peine de commencer et, plus important encore, que la frontière nord-sud n’avait pas encore été délimitée, un facteur influent sur l’éligibilité même des électeurs.

" Nous demeurons profondément inquiets vu le temps qui reste avant la date prévue [du référendum] qui est péniblement court et insuffisant. Nous craignons que l’insatisfaction [envers le processus référendaire] dans les régions de transition puisse mener à la violence, ce qui pourrait faire dérailler tout futur pacifique pour le Soudan."

Le 21 septembre , a été lancé le programme « 101 jour de prière » pour que la paix soit maintenue jusqu’au vote du 9 janvier.

" Le message que nous voulons donner à travers cet appel à la prière est celui de la réconciliation et du pardon » a expliqué Mgr Daniel Adwok, évêque auxiliaire de Khartoum. Les neufs diocèses catholiques du Soudan participent à cette ‘course’ à la prière, sur le thème « change ton cœur, change le monde ».

Les évêques catholiques du Soudan se réuniront en séance plénière extraordinaire à Rumbek dans le Sud Soudan, du 8 au 15 novembre. Certains d'entre eux craignent que l’Eglise catholique soit persécutée si le référendum aboutit à une séparation. “Elle (l’Eglise catholique) n’oublie pas qu’il y a des chrétiens partout au Soudan”, a déclaré Mgr Macram Max Gassis, évêque des Mont Nouba, diocèse au centre du pays.

Et ceci est mis en relation avec la récente déclaration du ministre soudanais de l’information, Mohamed Kamal Obeid, qui a récemment indiqué que si le résultat du référendum était la sécession, les sudistes ne bénéficieraient plus de droits de citoyenneté dans le nord. Or un grand nombre de chrétiens originaires du sud vivent actuellement dans le nord. (source : AED)

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