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Du 20 au 23 octobre 2010 (semaine 42)
 

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2010-10-23 - Vietnam
EN RÉPONSE AUX CRITIQUES DE CERTAINS MILIEUX


Après l'Assemblée de la Conférence épiscopale du Vietnam, Mgr Linh, vice président de la Conférence a répondu aux critiques émanant de certains milieux catholiques vietnamiens, reprochant aux évêques leur silence face aux autorités civiles.

Cette Assemblée s’est tenue à Saigon du 4 au 8 octobre. Radio Free Asia (RFA) a interviewé Mgr Joseph Nguyên Chi Linh, évêque de Thanh Hoa et vice-président de la Conférence sur deux sujets principaux, à savoir la prochaine « grande assemblée du peuple de Dieu » et la récente création d’une nouvelle commission épiscopale ‘Justice et Paix’.

Sur ces deux questions, le journaliste de RFA s’est fait l’écho de critiques émanant de certains milieux catholiques vietnamiens, reprochant aux évêques leur silence face aux autorités civiles. Dans ses réponses, Mgr Linh a défendu l’autonomie et la liberté d’initiative de la Conférence épiscopale.

Lors de cette assemblée épiscopale, les débats ont porté principalement sur « la grande assemblée du peuple de Dieu » qui aura lieu au mois de novembre prochain et sur les cérémonies de clôture de l’Année sainte qui seront célébrées au mois de janvier 2011.

Une nouvelle Commission ‘Justice et Paix’ a été créée comme cela existe dans presque toutes les Conférences épiscopales, conformément aux consignes données par Rome. Au Vietnam, elle n’existait pas encore à cause d’un manque d’effectifs. L’augmentation du nombre des évêques permet aujourd’hui de créer cette commission supplémentaire. C’est l’évêque le plus récemment nommé au Vietnam, Mgr Nguyên Thai Hop, évêque de Vinh, qui la prend en charge.

Récemment, en de nombreuses paroisses au Vietnam, se sont manifestées des demandes de justice et la Conférence des évêques du Vietnam ne s’en est pas fait le porte-parole. Certains l'on reproché à l'épiscopat.

" Dans le cadre du Vietnam actuel,répond Mgr Linh, il existe un certain nombre de manifestations qui, au moins pour une part, revêtent un aspect politique. On y considère la justice comme une lutte pour la défense des intérêts des catholiques. C’est le cas pour la question des revendications de terrains. Mais, en réalité, ce n’est pas ainsi qu’il faut concevoir la justice."

" Certes, ces aspirations sont légitimes, mais la mission de la Conférence est beaucoup plus vaste et ne peut se réduire au combat pour la justice et la paix."

" D’un côté, nous avons besoin de justice et de paix, mais de l’autre nous avons aussi besoin que notre présence au sein de la société soit efficace en tous les domaines. Ceci pose des problèmes très difficiles. On veut que la Conférence épiscopale du Vietnam se comporte de telle ou telle manière. Les choses ne sont pas aussi simples que ne pourrait le penser un simple observateur."

" Les fidèles savent aussi que la Conférence considère qu’elle doit régler ces problèmes à sa manière. Mais selon eux, la manière « silencieuse », longtemps pratiquée, est inefficace et n’est pas conforme à l’esprit évangélique et à celui du Christ qui s’est engagé dans la lutte et a sacrifié sa propre personne.

" La personne et la mission du Christ ne peuvent être réduites purement et simplement à l’alternative : parler ou se taire. Le Christ est venu en ce monde et s’est incarné pour libérer l’homme du péché, de ses entraves spirituelles. Penser que le Christ s’est fait homme seulement pour lutter pour la justice et la paix telles que les hommes les conçoivent depuis toujours, c’est, à mon avis, un peu superficiel !"

RFA a posé la question de l'absence des rédemptoristes engagés dans les difficultés de la paroisse qui réclamait la popriété confisquée par l'État.

" J’ai aussi entendu dire que le comité organisateur de l’assemblée et la Conférence épiscopale auraient fait preuve d’une certaine discrimination à l’égard de la congrégation des rédemptoristes. La réalité est différente. Chacune des composantes participant à la grande assemblée aura un certain nombre de représentants dont le nombre est fixé à l’avance. Il est en effet nécessaire de contrôler ce nombre, sinon comment y aurait-il assez de place !"

" Le fait qu’il n’y ait pas de rédemptoristes ne peut en aucune manière être considéré comme le fruit d’un calcul de la Conférence épiscopale ou du comité d’organisation de l’Année sainte. Il s’agit là d’une affaire intérieure des supérieurs majeurs des congrégations religieuses. De plus, la congrégation des rédemptoristes n’est pas la seule à n’avoir aucun nom sur la liste des participants de l’assemblée. Beaucoup d’autres congrégations sont dans le même cas. Il ne pouvait y avoir en tout que trente représentants."

Récemment, à Cuba, la Conférence épiscopale cubaine est intervenue pour aider le gouvernement cubain à libérer un certain nombre de militants internés. Que pense la Conférence épiscopale du Vietnam de ce geste, questionne le journaliste de RFA. ?

" Ils sont nombreux, répond l'évêque, ceux qui pensent que nous devrions imiter ce qui se fait dans les autres pays socialistes. Mais on oublie que la situation diffère selon les pays. Celle de la Corée du Nord ne ressemble pas à celle de la Chine…

"La Conférence épiscopale du Vietnam doit bénéficier du droit d’avoir ses propres initiatives en tous les domaines. Que l’on permette à la Conférence d’étudier cette idée et on peut en effet très bien imaginer qu’elle prenne une initiative de ce genre.

" La Conférence épiscopale du Vietnam ne se désintéresse pas du sort de ces prisonniers. Mais sa façon d’agir n’est pas celle des évêques de Cuba ou d’ailleurs. Il est important de comprendre que la Conférence est une personne morale et qu’à ce titre, elle ne veut pas prendre en charge toutes les missions dont les autres estiment qu’elles sont de sa responsabilité. La responsabilité et la bonne volonté sont deux choses différentes…" (source : EDA)


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