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FlashPress - Infocatho
du 27 au 30 octobre 2010 (semaine 43)
 

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2010-10-30 -
LES ENJEUX CONFESSIONNELS DANS LES BALKANS

Plus qu'ailleurs en Europe, et de nos jours encore les
enjeux confessionnels sont importants dans les Balkans. Les Églises et les religions mènent-elles au nationalisme ? Le dialogue oecuménique et interreligieux est-il possible ?

La guerre de Bosnie, opposant des Serbes orthodoxes aux Bosniaques musulmans et aux Croates catholiques fut-elle une « guerre de religion » ? Le conflit du Kosovo est-il également réductible à une lutte entre l’orthodoxie et l’Islam, religion majoritaire chez les Albanais ?

Les liens entre nations et religions ont une longue histoire dans les Balkans. L’Empire ottoman ne reconnaissait pas de commuanutés nationales, mais seulement des communautés confessionnelles. Les juifs ou les chrétiens disposaient ainsi de structures d’auto-organisation dans le cadre du système du « milet », la communauté religieuse « protégée » par le sultan. Cela explique que les cadres religieux furent souvent le creuset des nations modernes. L’Église orthodoxe serbe assuma ainsi très tôt un rôle « proto-national ».

De même, en Croatie, un lien très fort a été établi entre l’identité nationale et l’appartenance au christianisme catholique. L’Église catholique elle-même ambitionne toujours de jouer un rôle de « gardien de l’identité nationale ».

Dans ce contexte, le concept de laïcité a du mal à se dégager, le terme même se traduit difficilement dans les différentes langues de la région.

Ces dangereuses confusions entre identités nationales et appartenances confessionnelles rendent très difficiles le dialogue œcuménique et inter-religieux, à la relative exception près de l’Albanie, où trois confessions cohabitent sans heurts majeurs (Islam, orthodoxie et catholicisme).

Elles expliquent le ralliement des Églises aux nationalismes lors du processus d’éclatement yougoslavie, mais il faut reconnaître que les Églises furent davantage utilisées par les promoteurs du nationalisme qu’elles ne furent à l’origine des processus d’éclatement. En effet, dans toutes les républiques ex-yougoslaves, la pratique religieuse et l’influence des Églises étaient assez faibles.

Par contre, depuis la chute du communisme, toutes les communautés religieuses ambitionnent de retrouver un rôle central dans la vie politique et sociale de leurs pays respectifs, quitte à entrer parfois en conflit avec le pouvoir politique, comme cela est régulièrement le cas en Croatie.

Une réflexion que nous propose un cahier édité à ce sujet et dont parle "Le courrier des Balkans" (source : CDB)


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