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Du 31 octobre au 3 novembre 2010 (semaine 44)
 

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2010-11-03 - Belgique
POLÉMIQUE ET MALAISE AUTOUR DE Mgr LÉONARD

La polémique créée par les déclarations de Mgr André-Joseph Léonard, sur le sida et les prêtres pédophiles a rebondi le 2 novembre avec la démission de son porte-parole et le dépôt d'une plainte contre lui pour homophobie.

Dans le cas des prêtres pédophiles, la justice doit faire son propre travail, en toute indépendance, a déclaré jeudi 28 octobre Jürgen Mettepenningen, porte-parole de la Conférence des évêques de Belgique. Pas question donc pour l´Eglise de Belgique d´entraver le cours de la justice.

La polémique provoquée par les déclarations mercredi soir de Mgr André-Joseph Léonard, lors de l´émission du magazine de la RTBF "Questions à la une" résulte d´une "certaine incompréhension", a-t-il souligné, car elle semblait vouloir protéger de la justice les prêtres pédophiles pensionnés et fort âgés".

Jürgen Mettepenningen rappelle à ce sujet la position du 20 octobre de la Conférence épiscopale de Belgique, qui déclarait que "le bien-fondé de la plainte et les conséquences des faits demeurent l´affaire du pouvoir judiciaire".

"En tant qu´Eglise, poursuit la Conférence épiscopale de Belgique, nous avons une responsabilité pastorale spécifique. En premier lieu, vis-à-vis des victimes. Elles seront entendues au niveau de chaque diocèse ou du supérieur majeur concerné; leurs attentes seront prises en considération dans toute la mesure du possible. Il nous faut aussi prendre nos responsabilités vis-à-vis des auteurs conformément au droit canonique. Nous prenons actuellement des mesures disciplinaires et chaque dossier sera aussi transmis à Rome en attendant une mesure disciplinaire définitive".

Le porte-parole précise que dans les cas de prêtres pédophiles, il est évident que l´on doit laisser la justice faire son travail en toute indépendance. "On encourage les victimes à s´adresser à la justice, insiste-t-il, et notre première attention va aux victimes".

Le chef de l´Eglise belge a provoqué la polémique en prônant la clémence pour les prêtres pédophiles âgés mais surtout en comparant le fait de traduire en justice des prêtres abuseurs qui ne sont plus en fonction à une "sorte de vengeance qui n´a plus aucun résultat concret" et à de la "vindicte poussée jusqu´au bout".

Par ailleurs le porte-parole de Mgr Léonard, Jürgen Mettepenningen, qui n'était en fonction que depuis l'été dernier, a pour sa part annoncé sa démission le 2 novembre. L'évêque d'Anvers, Mgr Johan Bonny, comprend la démission du porte-parole de Mgr Léonard.

"Différentes raisons accumulées et le manque de confiance font que je ne souhaite ni ne peux continuer à fonctionner en tant que porte-parole de Mgr Léonard", a expliqué M. Mettepenningen dans un communiqué.

Il a ensuite tenu une conférence de presse à l'abbaye de Grimbergen pour expliquer son choix et critiqué de manière cinglante Mgr Léonard qui, a-t-il dit, "s'est parfois comporté comme un chauffeur roulant à contresens qui pense que tous les autres se trompent", affirmant avoir tenu le rôle de GPS. Mais l'archevêque n'a pas tenu compte de ses indications. C'est pourquoi le porte-parole a décidé de se retirer, sa fonction étant devenue superflue.

"Ma conviction est qu'il faut une confiance à 100% entre le porte-parole et la personne qui définit cette parole". M. Mettepenningen regrette que Mgr Léonard n'ait pas accepté le silence médiatique qui avait été annoncé jusqu'à Noël. "Il n'est pas heureux face au silence médiatique qu'il a pourtant accepté jeudi", a-t-il ajouté, précisant que Mgr Léonard s'est encore exprimé lundi, après la messe télévisée. "Je ne puis me satisfaire du manque d'une confiance à 100%."

Par ailleurs, le porte-parole démissionnaire constate, "avec beaucoup d'autres", que "Mgr Léonard ne prend pas au sérieux la responsabilité de leadership qui lui est confiée de par sa fonction". Ainsi, après les perquisitions du 24 juin, Mgr Léonard n'a pas réuni les évêques de Belgique, qui ne se sont revus que le 9 septembre. L'archevêque n'a assisté qu'à une seule des quatre réunions qui ont suivi.

Dimanche, l'évêque de la métropole flamande d'Anvers, Mgr Johan Bonny, avait qualifié ces déclarations du primat de Belgique de "point de vue personnel" qui ne reflétait pas la position de l'Eglise.

Côté francophone également, Mgr Léonard n'est pas épargné. Une pétition demande qu'il démissionne d'une responsabilité administrative qu'il exerce à l'Université catholique de Louvain (UCL) circule parmi les enseignants.

Mgr Léonard a déclaré lundi qu'il avait été mal compris et que c'était "d'abord à la justice" qu'il renvoyait le cas des ecclésiastiques coupables de pédophilie ; or l'archevêque s'était engagé à ne plus en parler publiquement jusqu'à Noël, dans un souci d'apaisement. (source : Apic et DH.net)


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