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Du 4 au 6 novembre 2010 (semaine 44)
 

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2010-11-06 - Nigeria
UN VENT DE FOLIES ET DE VIOLENCES


" C’est incroyable de voir ce que la crise du 17 janvier 2010 a provoqué chez les habitants de Jos et des environs. La folie, à qui on a laissé les mains libres, a provoqué la destruction d’églises et de mosquées", écrit l'évêque de Jos.

" Plusieurs personnes également ont été contraintes d’évacuer les lieux, leurs habitations et leurs commerces ayant été détruits " écrit Mgr Ignatius A. Kaigama, archevêque de Jos, chef-lieu de l’État nigérian de Plateau, où périodiquement explosent de violents affrontements intercommunautaires, avec de très lourdes conséquences pour la population locale.

Mgr Kaigama, dans un article publié localement rappelle que " les personnes ont vu leurs épargnes d’une vie partir en fumée et ceux qu’ils aimaient mutilés ou tués. La nature communautaire de la vie familiale a été troublée quand les familles, divisées par la crise, ont été contraintes de vivre à des kilomètres les unes des autres, se rencontrant occasionnellement pour soigner leurs blessures, pour ensuite se séparer de nouveau."

Mais il n’en a pas toujours été ainsi, car, comme l’écrit Mgr Kaigama, " la ville de Jos a sans doute été l’une des villes les plus tranquilles du Nigéria, favorisée par un climat serein et par les beautés naturelles. Le caractère chaleureux et la générosité de sa population ont conquis beaucoup de monde. Ces dernières décennies, à cause de l’exploitation minière de l’étang, un mélange d’activités locales, nationales et internationales s’est créé, si bien que les citoyens de différents pays se ont installés à Jos.

" Il n’est pas étonnant que lÉétat lui-même ait adopté le nom de « Maison de la paix et du tourisme ». Malheureusement, la crise de 2001 a créé une méfiance et une animosité sans précédent entre la minorité constituée par la communauté de colons musulmans Hausa/Fulani et la plupart des indigènes chrétiens.

" Avant la crise, les deux communautés partageaient, dans une certaine mesure, les festivités sociales, religieuses et politiques, avec peu, voire sans aucun préjugé ni discrimination ."

L’Eglise catholique et les hommes de bonne volonté d’autres confessions cherchent à mettre fin à cette situation et à aider les victimes des violences.

L’archevêque a évoqué en particulier son ami, l’Emir Haruna Abdullahi de Wase, mort récemmen, comme une des personnalités les plus engagées dans la construction de ponts entre les différentes communautés de la région.

Outre l’Eglise locale, l'Église universelle s’efforce également d’aider les habitants de l’Etat de Plateau à retrouver la paix, comme en témoigne la récente visite du cardinal Peter Turkson, Président du Conseil pontifical pour la justice et la paix.

Mgr Kaigama conclut en décrivant sa visite dans le village de Mazah, qui avait été attaqué le 17 juillet : " J’ai été frappé par les banderoles portant l’inscription : ‘la plus grande arme contre la violence est le pardon’. Qu’y a-t-il de plus vrai ? Le bien peut vraiment vaincre le mal, si volonté y est." (source : Fides)


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