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Du 4 au 6 novembre 2010 (semaine 44)
 

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2010-11-06 - Belgique
LES LAÏCS APPELLENT À UNE POSITION DE DIALOGUE


En ces temps tumultueux que vit l'Église de Belgique actuellement, le Conseil Interdiocésain des Laïcs (CIL) a publié une lettre ouverte à l'attention des chrétiens qu'ils soient laïcs, clercs ou évêques, pour être acteur du dialogue indispensable.

Le CIL est une instance de réflexion, de concertation et de prise de parole de laïcs engagés dans l'Église ou dans la société. Composé de baptisés engagés, ce mouvement cherche à être le plus possible représentatif des situations et sensibilités diverses qui tissent l'Église belge francophone.

Ensemble, les laïcs souhaitent promouvoir une position évangélique au coeur du monde, être acteurs de dialogue et de confrontations ouvertes. Le C.I.L. pratique ainsi la "critique constructive" à l'égard de l'Église, des mouvements et de la société, avec autant de contestations et de revendications que nécessaire, mais avec autant de propositions que possible.

De son côté, dans une longue lettre adressée à ses collaborateurs et correspondants, titrée "Je vous dois quelques explications...", l'archevêque de Malines-Bruxelles précise ses propos suite à la polémique engendrée par la traduction en néerlandais d'un livre d'entretiens avec le journaliste Louis Mathoux et la récente diffusion du magazine de la RTBF "Questions à La Une".  Il apporte donc ses éclaircissements en espérant ainsi contribuer à la paix des coeurs.

Dans cette lettre, Mgr Léonard revient longuement sur les trois «propos» qui ont suscité la vague de protestation, concernant le sida, les homosexuels et enfin les prêtres âgés coupables d'abus sexuels graves.

Au sujet du sida, Mgr Léonard explicite le terme de "justice immanente" et conclut ne pas voir ce qu'il y a d'inconvenant à dire que la contamination par le HIV a été liée, à ses débuts, pour une part, à des comportements sexuels risqués. Il renvoie de plus à la page 175 du livre en question (p. 245 dans l'édition française), où il dit explicitement et avec force que les malades du sida ne peuvent jamais être discriminés !

Concernant "l'anormalité" de l'homosexualité, le prélat dit fuir "comme la peste ce langage, sauf quand le «questionneur» l'utilise avec insistance". Et de préciser sa pensée: "A la rigueur, on pourrait, si l'on y tient vraiment, risquer de dire que cette tendance n'est pas normale, en ce sens qu'elle n'est pas en cohérence avec la logique objective de la sexualité. Mais il vaut mieux l'éviter en raison de l'ambiguïté du terme. Et, de toute façon, cela n'autorise en aucune manière de dire que les homosexuels sont des « anormaux », ce qui serait gravement injurieux".

Enfin, sur le sort des prêtres ou religieux coupables d'abus sexuels quand ils sont malades ou âgés, Mgr Léonard a rappelé une nouvelle fois que les victimes doivent toujours s'adresser en priorité à la Justice. Mais que lorsque les faits étaient prescrits, ou quand les victimes se refusaient obstinément de s'adresser à la justice, il ne pouvait pas imposer une punition canonique publique, sans attendre le jugement de Rome. Tout au mieux, l'archevêque a-t-il suggéré de permettre à l'abuseur de reconnaître son forfait en présence de l'abusé, en faisant état d'une expérience bouleversante qu'il avait vécue récemment.

Le texte du CIL et celui de la lettre de Mgr Léonard sont sur le site de l'Église de Belgique : (Cathobel)

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