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Du 7 au 11 novembre 2010 (semaine 45)
 

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2010-11-11 - Inde
LES HINDOUISTES DEMANDENT UNE LOI ANTI-CONVERSION


Le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Corps national des volontaires) du Jharkhand veut convaincre le BJP, Parti du peuple indien), parti hindouiste à la tête de l’Etat, de faire passer rapidement une loi anti-conversion contre les chrétiens.

" Nous allons nous entretenir avec le ministre-président Arjun Munda afin de mettre en place une loi interdisant les conversions dans l’Etat du Jharkland. La conversion, quelle qu’elle soit, doit être condamnée", a déclaré Jagannath Shahi, responsable du RSS au Jharkhand, lors d’une conférence de presse au quartier général du mouvement à Ranchi, le 7 novembre 2010. « Les conversions sont interdites dans de nombreux pays comme la Chine, Israël ou d’autres. Il n’y a qu’en Inde que ce n’est pas condamné », a-t-il ajouté.

Fer de lance du Sangh Parivar, la nébuleuse qui réunit les partis hindous extrémistes, le RSS affiche clairement son objectif de faire de l’Inde un « Etat hindou » et n’hésite pas à commettre régulièrement des violences contre les chrétiens, qu’il accuse de pratiquer des conversions forcées.

Dans l’Etat voisin de l’Orissa, lui aussi dirigé par le BJP, le RSS a été reconnu comme l’un des instigateurs des attaques antichrétiennes de 2008, qui ont fait plus d’une centaine de morts, déplacé près de 50 000 personnes et détruits des milliers de maisons, lieux de culte et habitations.

Le Jharkhand, Etat situé dans le nord-est de l’Inde, est un Etat récemment créé, en 2000, à partir des districts méridionaux du Bihar ; il est connu pour être l’un des territoires les plus pauvres du pays, ce qui en fait un terrain de prédilection pour les hindouistes comme pour les maoïstes. Sa population, 27 millions d'habitants environ, est à forte composante aborigène (adivasi ou « tribals »), et comprend un peu plus de 4 % chrétiens (recensement de 2001), un pourcentage relativement élevé au regard de la population totale des chrétiens qui n’atteint que 2,3 % pour l’ensemble de l’Inde.

Bien que l’Eglise catholique joue au Jharkhand un rôle socio-économique et culturel important avec ses institutions d’enseignement, ses centres médicaux, ou encore ses services d’aide sociale et juridique, les attaques contre les chrétiens y sont en constante augmentation, sans que les pouvoirs publics n’aient pris officiellement de mesures afin de les faire diminuer.

Le cardinal Telesphore Placidus Toppo, archevêque de Ranchi, capitale de cet État, fustige « l’inertie et la mauvaise volonté » du gouvernement de l’Etat à protéger les minorités chrétiennes et poursuivre les coupables ; il n’hésite pas également fréquemment à affronter les hindouistes au sujet de la proposition de loi anti-conversion, un thème récurrent au Jharkhand. « Le principe de la conversion forcée n’existe pas dans l’Eglise, celle-ci ne la pratiquant pas et la considérant comme invalide », martèle régulièrement le prélat, qui a été le premier aborigène en Asie à avoir été élevé au cardinalat. (source : EDA)


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