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Du 7 au 11 novembre 2010 (semaine 45)
 

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2010-11-11 - Pakistan
UNE CHRÉTIENNE CONDANÉE A MORT POUR BLASPHÈME

Un tribunal pakistanais a condamnéà mort une femme chrétienne, mère de cinq enfants, pour blasphème, provoquant les protestations de plusieurs associations et du ministre italien des Affaires étrangères, de passage à Islamabad.

La sentence à l'encontre d'Asia Bibi, 45 ans, a été rendue lundi par un tribunal de Nankana, un district de le province centrale du Pendjab situé à quelque 75 km à l'ouest de Lahore, capitale culturelle du pays. Si la république islamique du Pakistan n'a jusqu'à présent jamais exécuté un condamné à mort pour blasphème, cette nouvelle affaire met en lumière ses lois controversées en la matière, dénoncées par les associations de défense des droits de l'Homme.

L'affaire remonte à juin 2009, lorsque des femmes, musulmanes, qui travaillaient avec Asia Bibi sont allées voir un responsable religieux en accusant la chrétienne d'avoir blasphémé le prophète Mahomet. Le mollah est ensuite allé voir la police, qui a ouvert une enquête. Asia Bibi a été arrêtée et poursuivie en justice aux termes du code pénal pakistanais, qui prévoit la peine de mort dans un tel cas. Le juge Naveed Iqbal l'a condamnée à la pendaison en écartant "totalement" toute possibilité qu'elle ait été accusée à tort, ajoutant qu'elle n'avait "aucune circonstance atténuante".

Pour être exécutée, la condamnation doit être encore approuvée par la Haute Cour de Lahore, la plus haute juridiction du Pendjab. Son mari, Ashiq Masih, 51 ans, a estimé qu'aucun élément ne justifiait cette condamnation et annoncé qu'il allait faire appel. Le couple a cinq enfants, deux garçons et trois filles.

"La loi sur le blasphème est totalement obscène et doit être totalement abrogée. Elle est d'abord utilisée contre les groupes les plus vulnérables, qui sont discriminés politiquement et socialement, à commencer par les minorités religieuses et les musulmans hétérodoxes", estime ainsi Ali Dayan Hasan, porte-parole de l'ONG Human Rights Watch.

En juillet dernier, deux frères chrétiens, accusés d'avoir écrit un pamphlet critique pour le prophète Mahomet, avaient été tués devant un tribunal dans le Pendjab, où des centaines de manifestants réclamaient leur condamnation à mort. (source : KNA et AP)


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