Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 11 au 14 novembre 2010 (semaine 45)
 

-
2010-11-14 -
LA LITURGIE EST UN TRÉSOR QUE DIEU NOUS CONFIE


Dans son message à l'assemblée des évêques d'Italie, Benoit XVI veut aller au-delà des querelles rituelles et leur rappelle, comme à toute l'Église, le sens de l'authentique liturgie " anticipation de la cité nouvelle et définitive et participation à celle-ci.

Et reprenant les termes de la tradition de la Divine Liturgie dans les antiques Églises orientales : "Elle est lien de création et de rédemption, dit-il, ciel ouvert sur la terre des hommes, passage du monde à Dieu."

Partant du fait que cette Assemblée plénière des évêques italiens se tenait à Assise, il en tira les leçons pour ce temps que vit l'Église aujourd'hui.

..." L’époque de saint François fut marquée, comme la nôtre, par de profondes transformations culturelles, favorisées par la naissance des universités, par le développement des communes et par la diffusion de nouvelles expériences religieuses. C’est justement à cette époque que, grâce à l’œuvre du pape Innocent III – celui-là même qui accorda au Poverello d’Assise la première reconnaissance canonique – l’Église lança une profonde réforme liturgique."

" Celle-ci trouva une expression éminente dans le concile Latran IV (1215), dont l’un des fruits est le “Bréviaire”. Ce livre de prière recueillait la richesse de la réflexion théologique et du vécu priant du millénaire précédent. En l’adoptant, saint François et ses moines firent leur la prière liturgique du souverain pontife : de cette façon le saint écoutait et méditait assidûment la Parole de Dieu, jusqu’à la faire sienne et à la transposer ensuite dans les prières dont il est l’auteur et, d’une manière générale, dans tous ses écrits."

" Le même concile Latran IV, étudiant avec une attention particulière le sacrement de l’autel, inséra dans la profession de foi le mot “transsubstantiation”, pour affirmer la présence réelle du Christ dans le sacrifice eucharistique : “Son corps et son sang sont véritablement contenus dans le sacrement de l’autel sous les espèces du pain et du vin, le pain étant transsubstantié au corps et le sang au vin par la puissance divine” (DS, 802)."

..." C’est aussi cette expérience qui est à l’origine de la grande déférence qu’il témoignait aux prêtres et de la consigne qu’il donnait à ses moines de les respecter toujours et en tout cas, “parce que, du très haut Fils de Dieu, je ne vois rien de sensible en ce monde, si ce n’est son Corps et son Sang très saints, que seuls ils consacrent et administrent aux autres” (Sources Franciscaines n° 113)."

S'adressant plus spécialemet aux évêques, le Pape leur dit : " Face à un tel don, chers frères, quelle responsabilité de vie pour chacun de nous ! “Veillez à votre dignité, frères prêtres – recommandait encore François – et soyez saints parce qu’il est saint” (Lettre au Chapitre Général et à tous les moines, Sources Franciscaines n° 220) ! Oui, la sainteté de l’eucharistie exige que nous célébrions et adorions ce mystère en étant conscients de sa grandeur, de son importance et de son efficacité pour la vie chrétienne, mais elle exige aussi de chacun d’entre nous la pureté, la cohérence et la sainteté de vie, pour que nous soyons des témoins vivants de l’unique sacrifice d’amour du Christ."

..." À toutes les époques, l’authentique croyant ressent la présence, la primauté et l’œuvre de Dieu dans la liturgie. Celle-ci est “veritatis splendor”, événement nuptial, anticipation de la cité nouvelle et définitive et participation à celle-ci ; elle est lien de création et de rédemption, ciel ouvert sur la terre des hommes, passage du monde à Dieu ; elle est Pâque, sur la croix et dans la résurrection de Jésus-Christ ; elle est l’âme de la vie chrétienne, appelée à suivre le Christ, réconciliation qui incite à la charité fraternelle."

..." La correspondance de la prière de l’Église (lex orandi) avec la règle de foi (lex credendi) modèle la pensée et les sentiments de la communauté chrétienne, elle donne sa forme à l’Église, Corps du Christ et temple de l’Esprit. Aucune parole humaine ne peut faire abstraction de son époque, même quand, comme c’est le cas pour la liturgie, elle constitue une fenêtre qui s’ouvre au-delà du temps.

" Permettre l’expression d’une réalité constamment valable exige donc un savant équilibre entre continuité et nouveauté, entre tradition et actualisation."

" Le Missel lui-même s’insère dans ce processus. En effet, tout vrai réformateur obéit à sa foi : il n’agit pas de manière arbitraire et ne s’arroge aucun pouvoir discrétionnaire sur le rite ; il n’est pas le propriétaire mais le gardien du trésor que le Seigneur a créé et qui nous a été confié. L’Église tout entière est présente dans chaque liturgie : adhérer à sa forme est une condition d’authenticité de ce qui est célébré." (source : VIS)


Retour aux dépêches