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Du 11 au 14 novembre 2010 (semaine 45)
 

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2010-11-14 - Grèce
POUR UNE SÉPARATION COMPLÈTE ENTRE L'ÉGLISE ET L'ÉTAT


En réponse à des questions relatives à ce sujet dans le cadre d’un dialogue qu’il mène avec les jeunes, le premier ministre grec, George Papandréou, s’est déclaré en faveur d’une séparation complète de l’Etat et de l’Eglise.

« Le rôle de chacun des deux parties sera mieux défini, elles jouiront d’une plus grande autonomie et leurs contacts avec le citoyen seront plus efficaces. Nos rôles respectifs seront de la sorte clarifiés », a-t-il affirmé.

La population grecque est à 98 % chrétienne orthodoxe. La popularité de l’Église auprès de la population grecque repose sur le souvenir des quatre siècles d’occupation ottomane, pendant lesquels l’Église fut le seul conservatoire de la langue et de la culture grecque. Mais cette identité "orthodoxe-nation hellénique" s'atténue dans le contexte européen et l'évolution actuelle de la sécularisation.

L'Église orthodoxe grecque a pratiquement le statut d'une Église d'Etat. La Constitution précise que « la religion dominante en Grèce est celle de l'Eglise orthodoxe orientale du Christ ».

Les députés doivent prêter serment de fidélité à la patrie et à la démocratie au nom de la « sainte et indissoluble Trinité ». Les prêtres et tout le personnel de l'Église sont payés sur les fonds publics. L'instruction religieuse est au programme dans toutes les classes et fait l'objet d'une épreuve lors de l'examen de fin d'études.

Les autres confessions sont définies comme des « cultes étrangers » et, fait unique en Europe, la religion est encore mentionnée sur la carte d'identité. En 1981, le Pasok (Parti socialiste) avait inscrit la séparation de l'Église et de l'État à son programme, mais il a dû rapidement faire machine arrière.

Seule avancée : l'institution d'un mariage civil. Cependant, les couples, qui ont le choix, préfèrent toujours dans leur grande majorité passer devant l'Église.

En mai 1998, une centaine d'intellectuels avaient signé une pétition pour demander la séparation de l'Église et de l'État. Une tentative là encore sans suite, aussitôt condamnée par le métropolite de l'Église orthodoxe grecque, à cette date Mgr Christodoulos.

Actuellement, le métropolite Jérôme, archevêque d'Athènes, primat de l'Eglise de Grèce, est plus ouvert à certaines modifications qu'on pourrait apporter à ce statut.

De son côté, évoquant la question de l’imposition des biens ecclésiastiques, George Papandréou a, entre autre souligné que « tout le monde doit contribuer à affronter la crise.... L’Eglise est d’ores et déjà imposée sur base des dispositions que nous avons arrêtées et l’archevêque a avancé l’idée d’une coopération entre les deux parties pour la mise en valeur des biens de l’Eglise ». (source : Orthodoxie)


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