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Du 15 au 18 novembre 2010 (semaine 46)
 

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2010-11-18 - Chine
UNE MANOEUVRE QUI INQUIÈTE LE PAPE ET DES PRÊTRES.

Le Vatican s'est dit "inquiet" d'un risque de "violation de la liberté religieuse" en Chine, en commentant des "informations" selon lesquelles des évêques catholiques seraient "contraints" d'assister à l'ordination d'un évêque de l'Église officielle.

Le Saint-Siège a exprimé le 18 novembre son inquiétude face à l’ordination épiscopale « illicite » prévue le 20 novembre à Chengde, à 250 km de Pékin. « Le P. Joseph Guo Jincai n’a pas reçu l’approbation du Saint-Père », a précisé le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi.

Constatant que « de nombreux évêques en communion avec Rome sont forcés par les autorités à participer à cette ordination », il a ajouté : " Si ces informations étaient confirmées, le Saint-Siège y verrait de graves atteintes à la liberté religieuse, ainsi qu’une atteinte aux relations constructives mises en œuvre récemment entre la République populaire de Chine et le Saint-Siège."

Face à ces pressions subies par leurs évêques, des prêtres en ont appellé au Pape pour que celui-ci condamne cette ordination d’un évêque qui n’a pas été approuvé par lui.

Les chrétiens en Chine sont divisés entre "officiels" appartenant aux Églises sous la houlette du parti communiste chinois (23 millions selon Pékin) et les "clandestins", estimés à 50 millions.

Le pape Benoît XVI a créé en 2007 une commission pour étudier l'action de l'Eglise en Chine, rassemblant conjointemet des représentants de la Curie romaine, de l'épiscopat chinois et des congrégations, qui s'est réunie à trois reprises dont une en mars dernier.

A l'issue de cette rencontre, le Vatican avait demandé que "les évêques et prêtres qui depuis longtemps sont privés de liberté puissent au plus vite exercer de nouveau".

Le Saint Siège disait souhaiter de meilleurs rapports avec les autorités chinoises mais y mettait comme condition la possibilité de réunir sous l'autorité du pape tous les catholiques.

Actuellement, les autorités chinoises cherchent à placer à la tête du diocèse de Chengde le P. Joseph Guo Jincai. Ce dernier, ordonné en septembre 1992, est du nombre de ces jeunes prêtres « officiels » dont le parcours est favorisé par Pékin. Professeur au séminaire national à Pékin, il a ainsi été placé à la tête, en 2007, du premier voyage organisé en Terre Sainte pour des professeurs de séminaire de Chine continentale.

Plus significativement, il occupe la fonction de vice-secrétaire général, au niveau national, de l’Association patriotique des catholiques chinois ; de même, il figure au nombre des quelques catholiques choisis pour siéger à l’Assemblée nationale populaire.

Selon les observateurs, les manœuvres en cours autour de l’ordination du futur évêque de Chengde ne peuvent qu’être reliées à celles qui sont constatées un peu partout dans le pays pour la convocation prochaine – mais à une date encore inconnue – de l’Assemblée nationale des représentants catholiques.

Celle-ci doit, entre autres choses, élire les futurs présidents de la Conférence des évêques « officiels » et de l’Association patriotique, deux postes actuellement vacants. Depuis le début de cette année, dix évêques « officiels » ont été ordonnés. Si elle avait lieu, l’ordination, le 20 novembre, d’un évêque non reconnu par le Pape viendrait rompre un modus operandi tacite qui existerait entre Pékin et le Saint-Siège et aux termes duquel le Pape s’abstient de nommer tout nouvel évêque "clandestin tandis que Pékin renonce à imposer des évêques non reconnus par le Pape. (source : EDA)


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