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2010-11-18 -
LES PROTESTANTS, UNE FAMILLE RECOMPOSÉE

Les protestants veulent "regarder en face" ce qu'est leur religion "dans sa complexité et sa diversité", a déclaré le pasteur Claude Baty, président de la Fédération protestante de France (FPF).

Cette franche déclaration a été faite en ouvrant le colloque consacré aux "protestants de France, une famille recomposée, état des lieux et repères".

Ce colloque est organisé par le GSRL (Groupe Sociétés Religions Laïcités) avec l’appui de l’IESR (Institut européen en sciences des religions), sous le patronage de la FPF (Fédération Protestante de France), du 18 au 20 novembre à Paris.

C'est pour "en finir avec les analyses hâtives qui donnent du protestantisme une image déformée" que ce colloque a été organisé, avec pour base de travail une étude menée par l'Ifop sur les différentes sensibilités du protestantisme, a-t-il dit.

Le sociologue des religions Jean-Paul Willaime, co-organisateur du colloque, a parlé de la "diversité foisonnante et stimulante du protestantisme" au sein duquel cohabitent les "historiques" luthéro-réformés et les nouveaux évangéliques dont beaucoup sont issus de l'immigration.

Ce colloque, a-t-il précisé, "n'est pas le lieu de défendre telle ou telle conviction, ni de bâtir une stratégie, c'est une occasion d'analyser les faits".

L'autre co-organisateur du colloque, Sébastien Fath, également sociologue des religions, a insisté sur la vitalité du protestantisme alors qu'il semblait en déclin il y a une vingtaine d'années.

Il a souligné "la capacité du protestantisme à se redéployer", avec le développement des églises nouvelles mais aussi avec l'évolution des églises historiques vers une plus grande ouverture à la société. Le protestantisme est minoritaire en France, et "les minorités sont plus mobiles que les grands corps", a-t-il ajouté.

Ce colloque veut donner la parole à une vingtaine d'intervenants, pasteurs des différentes "familles" du protestantisme, historiens, sociologues, et fidèles.

Un tel colloque est bienvenu pour deux raisons qui m’apparaissent essentielles , a déclaré la pasteur Baty.

Il permet en effet de proposer une lecture sereine des tendances, parfois contradictoires, qui traversent le paysage protestant en France aujourd’hui. Ces frictions entre courants, dont la plus visible est l’opposition réformés – évangéliques, provoquent des remous à répétitions dans la Fédération Protestante de France et se retrouvent également au niveau local à propos de locaux ou de représentation de la communauté.

Le colloque pourrait nuancer en partie cette affirmation un peu tranchée, sans pour autant nier ces oppositions, que les organisateurs ont appelé le kaléidoscope protestant.

La seconde raison du probable succès de ce colloque est la forte demande de connaissances scientifiques (notamment historiques et théologiques puis sociologiques) du public et des journalistes sur les Églises protestantes évangéliques qui mobilisent de plus en plus de fidèles. Or ces Églises sont si diverses dans leurs origines, leurs dogmes, dans le recrutement de nouveaux convertis qu’il me semble bienvenu d’en parler dans un colloque ouvert au public."

Dans leur présentation du programme de cette rencontre, les deux co-organisateurs relèvent que le protestantisme, loin de s'effilocher dans une société de plus en plus sécularisée, est "en essor, notamment dans les banlieues". "Diversifiée et rajeunie, écrivent-ils, la minorité protestante fait mieux que se maintenir, sa part dans la population française a même légèrement progressé".

Les protestants représentent actuellement 2,1% de la population en métropole, soit environ 1,3 million de personnes, parmi lesquelles les luthéro-réformés restent majoritaires. C'est la troisième religion en France, après le catholicisme et l'islam.

Les travaux ont été ouverts par le pasteur Claude Baty, président de la FPF, membre de l'Union des Églises évangéliques libres de France (UEEL) fondée en 1849. (source : FPF)

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