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Du 23 au 27 novembre 2010 (semaine 47)
 

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2010-11-27 -
L'OECUMÉNISME N'EST PAS UNE NÉGOCIATION POLITIQUE

Le dialogue œcuménique ne peut pas fonctionner selon des principes politiques comme "l’habileté à négocier" à l’instar de la capacité de bons médiateurs à même de trouver des compromis ou des accords acceptables par tous.

C’est ce qu’a expliqué le 18 novembre, Benoît XVI aux quelque 60 participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens marquant le cinquantenaire de la création de ce Conseil pontifical.

Dans son discours, le Pape a commencé par rappeler que, même en présence de nouvelles situations problématiques, ou de sujets difficiles pour le dialogue, l’objectif du cheminement œcuménique restait inchangé, "tout comme l’engagement ferme pour l’atteindre".

"Il ne s’agit pas, cependant, a prévenu Benoît XVI, d’un engagement selon des catégories politiques qui mettent en jeu l’habileté à négocier ou une plus grande capacité à trouver des compromis et dont on peut attendre, passé un certain temps, en bons médiateurs, des accords acceptables par tous".

Durant cette session, l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens a surtout échangé sur la nouvelle étape du dialogue oecuménique.

Benoît XVI a d'abord évoqué le demi siècle de vie et d'activité de ce dicastère: La décision de Jean XXIII "fut une pierre angulaire pour l'oecuménisme de l'Eglise catholique, qui a acquis une plus juste connaissance et une plus grande estime des autres confessions chrétiennes, en surmontant les préjugés accumulés par l'histoire.

" Ainsi a-t-elle grandi dans le dialogue théologique et dans la charité, développant des formes de collaboration comme la défense de la vie et de la nature, la lutte contre l'injustice ou les traductions communes de l'Ecriture".

..." La réflexion doit être poursuivie...notamment le travail pour mieux présenter les progrès du dialogue et l'état de la recherche théologique au service de l'unité".

" Certains pensent qu'en Occident notamment le dialogue a perdu de son élan. Certes, il faut raviver l'intérêt oecuménique et rendre plus incisif le dialogue, en abordant par exemple de nouveaux aspects anthropologiques et éthiques, la formation oecuménique des jeunes générations ou la récente nouvelle fragmentation du paysage oecuménique.

..." Avec les Eglises orthodoxes et orientales, avec lesquelles elle a des liens étroits, l'Eglise catholique poursuit le dialogue avec attention en tentant d'approfondir de façon rigoureuse le patrimoine commun, théologique, liturgique et spirituel, afin d'envisager sereinement tout ce qui nous sépare.

" On est parvenu avec les orthodoxes à un point clef du débat, la mission de l'Evêque de Rome dans la communion ecclésiale. La question ecclésiologique est également au coeur du débat avec les autres Eglises d'Orient, et malgré des siècles d'incompréhension et de séparation, on retrouve avec joie un précieux patrimoine commun... Malgré de nouveaux problèmes et de points délicats dans le dialogue, le cheminement oecuménique continue avec la ferme volonté d'atteindre son but. Il ne s'agit pas d'un dialogue par catégories, politiques si on peut dire, où entrent en compte l'habileté à négocier et la qualité des médiateurs".
 
" L'activité oecuménique possède un double axe, la recherche convaincue et tenace de l'unité dans la vérité, la recherche de nouveaux modèles d'unité capables d'éclairer les points d'opposition les plus obscurs. En cela est nécessaire le dialogue théologique, mais plus encore la prière et la pénitence. L'aspect spirituel de l'oecuménisme est au coeur de ce processus.

" L'unité des chrétiens demeure prière, habite la prière. Puis il y a l'action découlant de la conscience que nous ignorons l'heure de l'unité des disciples du Christ. Nous ne pouvons la connaître puisque nous ne la faisons pas. Elle vient de Dieu... Nous devons donc prendre part à l'unité de Dieu, sans diminuer certes un engagement que nous devons rendre plus attentifs aux signes et aux temps du Seigneur, en sachant reconnaître avec gratitude ce qui nous unit déjà et ce qu'il faut consolider et faire grandir. A la fin, dans le dialogue oecuménique, il faut laisser à Dieu sa part et nous concentrer sur ce qui dépend de nous"

Dans le même temps, le 21 novembre, à Constantinople, recevant un groupe de pélerins, la Patriarche oecuménique Bartholomée I déclarait : " Le dialogue oecuménique entre catholiques et orthodoxes progresse, quoique avec difficulté. Il faut de la bonne volonté des deux côtés.

..." Nous sommes conscients que nous ne pouvons résoudre les problèmes qui se sont accumulés au cours de près de dix siècles en un court laps de temps, un jour, un mois ou un an ."... "Avec Jean XXIII, nous avons inauguré une nouvelle ère dans nos relations, non plus marquées par l'hostilité ou l'indifférence, mais par l'amour mutuel, la prière et la volonté de marcher ensemble. Selon les paroles du cardinal Willebrands, un fervent partisan de l'œcuménisme, l'unité se réalise par des petites étapes."

" Le pèlerinage est un chemin de foi qui porte du fruit du point de vue de la réconciliation et la présence des pèlerins est utile car elle aide les gens et les cultures à se rencontrer, à dialoguer, à travailler ensemble pour le bien de l'humanité.

" Je me souviens de Jean-Paul II, dont le patrimoine spirituel est encore vivant et présent dans les relations entre nos Églises sœurs, amitié et de coopération qui continuent même avec Benoît XVI, qui nous a honorés de sa visite en 2006 et deux fois m'a invité à Rome pour ouvrir l'Année paulinienne et être présent au Synode des évêques. Ce sont des événements historiques du point de vue œcuménique. "

Puis le Patriarche a évoqué la prochaine rencontre du 30 novembre, en la fête de Saint- André, patron du patriarcat, comme c'est le cas depuis plus de 30 ans, et que vient la délégation du Vatican. Cette année elle sera conduite pour la première fois par le nouveau cardinal suisse, Kurt Koch. " (source : VIS et SIR)


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