Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
Du 19 au 22 novembre 2010 (semaine 46)
 

-
2010-11-22 - Lumière du monde
LES CITATIONS DE "L'OSSERVATORE ROMANO"
(3)

Le progrès - La vraie intolérance - Mosquée et burqa - Le judaïsme - Pie XII - (traductions françaises tirées de "Lumière du monde")

Le progrès
On perçoit le côté problématique du terme "progrès". La modernité a cherché sa voie en étant guidée par l'idée de progrès et par celle de liberté. Mais qu’est-ce que le progrès ? Aujourd’hui nous voyons que le progrès peut aussi être destructeur. Nous devons donc réfléchir aux critères à adopter pour que le progrès soit vraiment progrès.

La vraie intolérance
La vraie menace à laquelle nous sommes confrontés est que la tolérance soit abolie au nom de la tolérance elle-même. Il y a un danger que la raison, ce que l’on appelle la raison occidentale, affirme qu’elle a enfin compris ce qui est juste et qu’elle avance dès lors une prétention à la globalité qui est ennemie de la liberté. Je crois qu’il faut dénoncer avec force cette menace. Personne n’est obligé d’être chrétien. Mais personne ne doit être forcé à vivre selon la "nouvelle religion", comme si c’était la seule et la vraie, contraignante pour l’humanité tout entière.

Mosquées et burqa
Les chrétiens sont tolérants et, en tant que tels, ils permettent aux autres d’avoir d’eux une perception particulière. Nous sommes heureux qu’il y ait, dans les pays du Golfe (Qatar, Abou Dhabi, Dubaï, Koweït), des églises dans lesquelles les chrétiens peuvent célébrer la messe et nous espérons qu’il en soit ainsi partout. Il est donc naturel que, chez nous aussi, les musulmans puissent se réunir pour prier dans les mosquées.

En ce qui concerne la burqa, je ne vois pas de raison pour une interdiction généralisée. On dit que certaines femmes ne la portent pas volontairement mais que c’est en réalité une sorte de violence qui leur est imposée. Il est clair que l’on ne peut pas être d’accord avec cela. En revanche, si elles décident volontairement de la porter, je ne vois pas pourquoi on devrait les en empêcher.

Le judaïsme
Je dois dire que, dès le premier jour de mes études théologiques, j’ai clairement perçu, en quelque sorte, la profonde unité entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, entre les deux parties de notre Sainte Écriture. J’avais compris que nous ne pouvions lire le Nouveau Testament qu’en lien avec ce qui l’a précédé, sans quoi nous ne le comprendrions pas. Et puis, bien sûr, ce qui est arrivé sous le Troisième Reich nous a frappés en tant qu’Allemands et nous a encore plus incités à regarder le peuple d'Israël avec humilité, honte et amour.

Au cours de ma formation théologique ces éléments se sont liés et ont marqué le parcours de ma pensée théologique. Il était donc clair pour moi – et là aussi en totale continuité avec Jean-Paul II – que je devais mettre au centre de mon annonce de la foi chrétienne ce nouveau lien, affectueux et compréhensif, entre Israël et l’Église, fondé sur le respect de la manière d’être de chacun et de leur mission respective. [...]

Il m’a aussi paru nécessaire d’apporter un changement dans l’ancienne liturgie. En effet, la formule était telle qu’elle blessait vraiment les juifs et elle n’exprimait sûrement pas de manière positive la grande, la profonde unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Voilà pourquoi j’ai pensé qu’une modification de l’ancienne liturgie était nécessaire, en particulier en ce qui concerne notre rapport avec nos amis juifs. Je l’ai modifiée de telle sorte qu’elle contienne notre foi, à savoir que le Christo est le salut de tous. Qu’il n’existe pas deux voies de salut, que le Christ est donc aussi le Sauveur des juifs et pas seulement celui des païens. Mais aussi de telle sorte que l’on ne prie pas directement pour la conversion des juifs au sens missionnaire, mais pour que le Seigneur hâte l’heure historique où nous serons tous unis. C’est pourquoi les arguments utilisés contre moi de façon polémique par un certain nombre de théologiens sont hasardeux et ne rendent pas justice à ce qui a été fait.

Pie XII
Pie XII a fait tout son possible pour sauver des gens. Bien sûr, on peut toujours se demander : "Pourquoi n’a-t-il pas protesté de manière plus explicite" ? Je crois qu’il a compris quelles auraient été les conséquences d’une protestation publique. Nous savons qu’il a beaucoup souffert personnellement de cette situation. Il savait que, dans l’absolu, il aurait dû parler, mais la situation l’en empêchait. Aujourd’hui, des personnes plus raisonnables admettent que Pie XII a sauvé beaucoup de vies mais elles soutiennent qu’il avait des idées désuètes à propos des juifs et qu’il n’était pas à la hauteur du concile Vatican II. Toutefois le problème n’est pas là. L'important, c’est ce qu’il a fait et ce qu’il a cherché à faire, et je crois qu’il faut vraiment reconnaître qu’il a été un des grands justes et que, comme personne d’autre, il a sauvé un très grand nombre de juifs. (source : Osservatore romano)

Retour aux dépêches