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Du 19 au 22 novembre 2010 (semaine 46)
 

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2010-11-22 - Lumière du monde
UNE ÉVOLUTION, ET NON UNE RÉVOLUTION


Pour le théologien moraliste Xavier Lacroix, les propos de Benoît XVI sur le préservatif se caractérisent surtout par un changement de vocabulaire mais ne remettent pas en cause les fondements chrétiens de la morale sexuelle.

" Il y a évolution mais non révolution. Je ne retiens pas un changement sur le fond par rapport aux positions antérieures de Benoît XVI comme de Jean- Paul II. Ils ont toujours souligné que le préservatif ne pouvait pas être le seul – je dis bien le seul – moyen de prévention du sida, ce qui me paraît incontestable.

" En revanche, je note un changement dans le vocabulaire : quand le texte parle de « premier pas », de « moralisation », de « responsabilité », il emploie des termes qui se situent dans un registre positif, et pas seulement dans la problématique classique du « moindre mal ». Il est à noter que cette approche correspond aux positions développées par la plupart des moralistes catholiques."

Ces propos de Benoît XVI sur le préservatif sont-ils de nature à lever l’éternel malentendu médiatique sur les positions de l’Église sur le sujet ?

" Je l’espère, répond Xavier Lacroix. mais je n’en suis pas sûr, dans la mesure où certains faiseurs d’opinion font du préservatif un véritable point de fixation, une réalité emblématique. Ils voudraient que l’apologie du préservatif soit aussi celle des relations sexuelles multiples ou du multipartenariat.

Benoît XVI parle d’ « humanisation de la sexualité » dont il dit qu’elle est « la bonne réponse » au « mal que constitue l’infection par le virus VIH ». " Je fais tout à fait mienne cette expression d’ « humanisation de la sexualité »déclare Xavier Lacroix. . L’enjeu est que la sexualité devienne véritablement personnelle, c’est-à-dire assumée par une liberté. Elle ne doit pas être le lieu où le sujet s’abandonne à des forces obscures.

C’est pourquoi l’axe principal de l’éthique chrétienne reste la fidélité et la chasteté, celle-ci étant l’intégration du sexuel dans le personnel. Il faut bien reconnaître que le multipartenariat est la première cause de diffusion de la maladie.

" Non seulement ce discours est audible dans la société actuelle, mais il est entendu. J’en fais souvent l’expérience. Chaque homme, chaque femme a l’intuition que l’acte sexuel est un acte de don, d’abandon qui appelle la fidélité.
" Quand il est vécu hors de ce contexte, cela génère de la souffrance et le sentiment du provisoire, de l’inachevé, de l’incomplet. L’intuition de la relation entre don des corps et fidélité demeure présente dans le cœur de beaucoup de nos contemporains."

Pourquoi la société médiatique ne relaie-t-elle pas ce message qu’elle a plutôt tendance à dénaturer ?

" Parce qu’elle est souvent en quête de ce qui transgresse la limite, regrette Xavier Lacroix.". En France, la majorité de ceux qui ont la parole relève plutôt d’une idéologie contraire à celle de l’Église. Mais je crois qu’il existe dans notre pays un écart entre le discours le plus répandu et le vécu profond de chacun." (source : La Croix)


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