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Du 19 au 22 novembre 2010 (semaine 46)
 

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2010-11-22 - Lumière du monde
UNE AVANCÉE, MAIS C'EST INSUFFISANT


Si la plupart des associations engagées dans la lutte contre le sida se réjouissent des propos du Pape, baucoup d'entre elles estiment qu'il devrait aller encore plus loin.

Benoît XVI est "encore loin du compte" pour l'association Act Up-Paris, rappelant qu'il n'avait "aucune expertise" en la matière. "Le Pape semble enfin prendre en compte le principe de réalité. Il admet enfin que le préservatif protège du sida et ne l'aggrave pas", écrit Act Up-Paris.

"Est-ce une prise de conscience de la complicité de l'Eglise catholique dans la propagation de l'épidémie de VIH ?", se demande l'association, tandis que le Sidaction "se désole" de la position de Benoît XVI, toujours "à l'opposé des certitudes scientifiques" sur un usage étendu du préservatif.

"Il faut qu'il aille beaucoup plus loin. Il faut qu'il reconnaisse que les politiques d'abstinence et de fidélité sont des échecs et sont directement responsables de la mort et de la contamination de centaines de milliers de personnes", a ajouté Act Up.

Ce "ralliement à une position plus éclairée et moins scandaleuse" est le signe que Benoît XVI "tente de réagir face au discrédit avancé dont il est l'objet" depuis sa "déclaration choquante" de 2009, a estimé Christian Terras, rédacteur en chef de la revue catholique critique Golias.

Pour Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de la Jeunesse, de l'Éducation nationale et de la Recherche, la déclaration du Pape est une bonne chose pour des pays d'Amérique latine, d'Amérique du Sud et d'Afrique où elle pourra avoir un impact. " C'est une avancée millimétrique et certainement pas théologique, écrit-il dans le quotidien français Le Figaro.

" Le Pape rejoint la position des évêques de France sur la question. Ces derniers avaient anticipé cette évolution depuis plus de dix ans. L'Église continue de défendre les mêmes principes. L'amour ne se développe de manière épanouissante que dans la fidélité. Le préservatif est toléré seulement quand on ne peut faire autrement. C'est le principe du «moins pire», ajoute Luc Ferry.


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