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FlashPress - Infocatho
Du 27 au 30 novembre 2010 (semaine 47)
 

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2010-11-30 - Pakistan
UNE GRÂCE PRÉSIDENTIELLE EST-ELLE POSSIBLE
?

" Nous espérons que la mission du cardinal Tauran pourra servir à rasséréner les esprits et contribuer à la solution du cas d’Asia Bibi " dit Mgr Saldanha, mais des mouvements religieux islamiques s'élèvent contre cette grâce présidentielle.

" Pour l’Eglise, déclare l'archevêque de Lahore, Mgr Lawrence Saldanha, la modalité la plus juste en vue de la résolution définitive du cas est une nouvelle enquête et la tenue du procès devant la Haute Cour afin d’établir de manière nette son innocence. Une sentence juridique claire établissant son innocence est le seul moyen pour que les protestations se calment."

Mais la grâce présidentielle qui a la signification de libérer une personne qui admet sa culpabilité devient la cause d'une révolte des groupes islamistes, car selon l’interprétation islamique courante, le pardon est inadmissible :" à l’offense doit correspondre une punition adaptée et l’offense au Prophète est l’une des plus graves ».

Ces mouvements religieux islamiques ont annoncé des manifestations contre le Président Zardari lançant dans le même temps des menaces contre le Ministre Bhatthi qui a été actif dans le cas d’Asia Bibi.

Le président se trouve dans une situation très malcommode en ce qu’il est soumis aux pressions des groupes islamiques qui menacent une révolte religieuse. Afin de détendre la tension du moment présent, il devra prendre du temps et ne pas concéder l’éventuelle grâce dans l’immédiat. Certains avocats ont en outre souligné qu’au plan procédural, la grâce peut être concédée seulement après que les trois degrés de jugement existants (tribunal de premier degré, Haute Cour et Cour Suprême) se soient prononcés.

Entre temps, circulent des projets et des propositions de révision de la Loi sur le blasphème – à discuter au Parlement – qui entendent éviter ses abus : il est ainsi imaginé de confier directement les enquêtes relatives aux délits de blasphème à la Haute Cour (deuxième degré) afin d’éviter les risques de jugements sommaires par les tribunaux de premier degré, conditionnés par des pressions externes mais il est également envisagé d’introduire la nécessité de la charge de la preuve qui viendrait à peser sur l’accusation. (source : Fides)


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