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Du 27 au 30 novembre 2010 (semaine 47)
 

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2010-11-30 - Népal
LA DIFFICILE RÉINSERTION DES ENFANTS-SOLDATS

A l’heure du bilan, de nombreuses ONG, dont des associations chrétiennes, dénoncent l’échec de la réinsertion des ex-enfants-soldats ainsi que la discrimination dont ils sont victimes quand ils reviennent dans la vie civile.

Des millions d’enfants à travers le monde se voient refuser une maison et une communauté sûres, une école qui fonctionne et un terrain de jeu protégé. Grandissant lors d’un conflit, leur innocence est volée quand ils sont enlevés des écoles, recrutés pour se battre, blessés ou tués, séparés de leurs familles et blessés à vie psychologiquement ainsi que physiquement », a rappelé, le 20 novembre dernier, lors de la Journée internationale des droits de l’enfants, Radikha Coomaraswamy, représentante du secrétaire général de l’ONU pour les enfants dans les conflits.

Au Népal, où la guerre civile entre le gouvernement et la rébellion maoïste a fait plus de 20 000 morts en dix ans de conflit, le blocage du processus de démobilisation et de réinsertion de milliers d’ex-enfants soldats demeure l’un des points noirs du cahier des charges imposé par l’ONU au sortir du conflit. Pourtant, rappelle Deepesh Thakur, responsable de l’ONG protestante World Vision Nepal, « en ratifiant la Convention des droits de l’enfant en 1990 et, plus tard, le protocole sur la participation des enfants à des conflits armés, le Népal s’est engagé (...) à respecter, promouvoir et appliquer ces droits (...) ».

Plus de 3 000 combattants, dont un tiers de filles, étaient encore mineurs au moment du cessez-le-feu du 25 mai 2006. Encadrés par l’UNICEF ou des ONG, ils ont, pour la plupart d’entre eux, passé plus de deux ans dans des camps de réhabilitation gérés par l’ONU. Par vagues successives dont les dernières remontent à quelques mois, les anciens jeunes guérilleros, âgés de 9 à 18 ans, ont été officiellement rendus à la vie civile, mais nul n’ignore que, dans certaines régions isolées du pays, des camps d’entraînement sont encore tenus par des groupes maoïstes résistants.

A l’heure du bilan, de nombreuses ONG, dont des associations chrétiennes, dénoncent l’échec de la réinsertion des ex-enfants-soldats ainsi que la discrimination dont ils sont victimes. Ces anciens combattants devenus des adolescents ou de jeunes adultes souffrant de traumatismes graves, peu d’entre eux ont pu retourner à l’école, certains ont été formés par des ONG locales à un métier civil mais l’accompagnement psycho-social est pratiquement absent des programmes de réhabilitation.

Durant les manifestations que ces derniers ont lancées ces mois-ci, paralysant le pays, d’anciens jeunes soldats récemment sortis des camps de réhabilitation l’ONU et de nombreux enfants venus de villages isolés ont été recrutés par les militants maoïstes. Au plus fort des affrontements de mai 2010, ces enfants, armés de bâtons et le front ceint de bandeaux rouges, étaient notamment chargés de faire respecter le bandh.

Les organisations chrétiennes qui tentent d'assumer leur réinsertion se sentent comme démunies. (source : Eglises d'Asie)


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