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Du 27 au 30 novembre 2010 (semaine 47)
 

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2010-11-30 -
LE JUGEMENT MORAL DE L'ÉGLISE SUR LE POLITIQUE


Benoît XVI a défendu le droit de l´Eglise à "porter un jugement moral dans le domaine politique, dès lors que les droits fondamentaux de la personne (...) l´exigent", en recevant le 29 novembre les évêques philippins en visite "ad limina."

Évoquant les liens étroits qui, depuis des siècles, unissent leur au Siège de Pierre et le ferment que la foi a représente pour le peuple et la culture philippins, il a soutenu que "l'Eglise doit toujours chercher  sa propre voie parce que c'est par sa proclamation que l'Evangile donne des fruits qui changent la vie.

... " Grâce à la présentation claire de l'Evangile de la vérité sur Dieu et l'homme, des générations de Philippins, religieux et laïcs ont encouragé un ordre social encore plus juste. Parfois, cette mission de proclamation touche aussi des questions relevant de la sphère politique, ce qui n'est pas surprenant puisque la communauté politique et l'Eglise, bien qu'à juste titre séparées, sont au service du développement intégral de chaque être humain et de la société dans son ensemble.

... " En même temps, le devoir prophétique de l'Eglise exige qu'elle soit libre de prêcher sa foi, d'enseigner sa doctrine sociale et d'émettre un jugement moral sur des sujets qui touchent également l'ordre public, quand les droits de l'homme fondamentaux ou le salut des âmes l'exigent.

" A la lumière de ce devoir prophétique -a ajouté le Saint-Père- je demande à l'Eglise des Philippines de continuer d'exercer son rôle en faveur de la vie humaine de sa conception à sa mort naturelle et dans la défense de l'intégrité du mariage et de la famille. Dans ces domaines, proclamez des vérités sur la personne humaine et la société qui ne viennent pas seulement de la révélation divine, mais aussi de la loi naturelle, un ordre qui est accessible à la raison humaine et sert de base pour un dialogue et un discernement plus profond de la part de toutes les personnes de bonne volonté. C'est pourquoi, j'apprécie le travail de l'Eglise en vue de l'abolition de la peine de mort dans votre pays".  

"L'Eglise doit aussi trouver sa place dans un domaine en particulier: celui de la communication sociale et des moyens d'information"... Il est important que les laïcs catholiques experts dans les communications sociales occupent une juste place pour proposer le message chrétien de manière convaincante et attractive. Si l'Evangile du Christ devient levain dans la société philippine, alors la communauté catholique tout entière sera attentive à la force de la vérité proclamée avec amour".

Benoît XVI a enfin parlé du troisième aspect de la mission de l'Eglise à l'heure de "proclamer la parole de Dieu qui donne la vie: votre engagement sur les préoccupations économiques et sociales, en particulier pour le respect des plus pauvres et faibles de la société", constatant que s'il était bien de "voir que cet engagement avait porté ses fruits grâce à la participation active des institutions catholiques de charité dans tout le pays", cependant "de nombreux citoyens se trouvaient encore au chômage et sans éducation ou services de base adéquats".

Il a ainsi encouragé les efforts des évêques philippins en soulignant "leur engagement constant dans la lutte contre la corruption, conscients que le développement d'une économie juste et soutenable ne pourra se faire que par une application claire et cohérente de l'Etat de droit dans tout le pays". (source : VIS)


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