-
2010-12-04 -
LA NOUVELLE ÉVANGÉLISATION, THÈME DE L'AVENT

" Ré-évangéliser le monde sécularisé " : tel est le thème des prédications du P. Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, les vendredi de l’Avent au Vatican, en présence de Benoît XVI et de la "famille vaticane".

La première prédication a eu lieu vendredi 4 décembre, en la chapelle Redemptoris mater du palais apostolique, à 9 h. Les autres prédications auront lieu les 10 et 17 décembre.

Le thème choisi par le P. capucin Cantalamessa s'inspire de la fondation du nouveau Conseil pontifical : " Ayez courage, j’ai vaincu le monde (Jean, 16, 33) : Pour une ré-évangélisation du monde sécularisé."

Dans ses trois interventions, il cherchera à identifier les obstacles de fond présents dans la culture moderne pour l’accueil de la Bonne Nouvelle : scientisme, rationalisme, sécularisation. Mais il a précisé qu'il entend distinguer « le scientisme de la science, le sécularisme de la sécularité, le rationalisme de la rationalité ».

Pour répondre à ces défis, il s’appuiera notamment, dit-il, sur la contribution offerte par la pensée du bienheureux John Henry Newman.

Il faut « présenter le Seigneur ressuscité comme la réponse aux questions et aux aspirations spirituelles les plus profondes des hommes et des femmes d’aujourd’hui ».

Dans sa première méditation, le vendredi 4 décembre, et pour illustrer le fait que, selon lui, le scientifique athée n'est pas apte à dire si Dieu existe ou non, le P. Cantalamessa a proposé une « fable ».

" Il existe des oiseaux nocturnes, comme le hibou et la chouette, dont l'oeil est fait pour voir de nuit dans l'obscurité, pas de jour. La lumière du soleil les aveuglerait. Ces oiseaux savent tout et se déplacent à l'aise dans le monde nocturne, mais ne savent rien du monde diurne. Supposons qu'un aigle se lie d'amitié avec une famille de chouettes et leur parle du soleil : comment il éclaire tout, comment sans lui tout plongerait dans l'obscurité et le gel, comment leur monde nocturne même n'existerait pas sans le soleil, a-t-il poursuivi. La chouette ne pourrait que répondre : 'Tu racontes des histoires ! Je n'ai jamais vu votre soleil. Nous nous déplaçons très bien et nous nous procurons de la nourriture sans lui ; votre soleil est une hypothèse inutile et donc n'existe pas'".

Et le P. Cantalamesse de poursuivre : " C'est exactement ce que fait le scientifique athée quand il affirme : 'Dieu n'existe pas'. Il juge un monde qu'il ne connait pas, applique ses lois à un objet qui se trouve hors de sa portée. Pour voir Dieu, il faut ouvrir un oeil différent, il faut se risquer hors de la nuit."

Il explique alors qu'il y a un aspect du scientisme qui exerce une « incidence directe et décisive » sur l'évangélisation. C'est « la place de l'homme dans la vision du scientisme athée » selon laquelle l'homme est totalement marginal et insignifiant dans l'univers. La vision chrétienne affirme en revanche que l'homme a été créé « à l'image et à la ressemblance de Dieu ».

" La marginalisation de l'homme entraîne automatiquement la marginalisation du Christ du cosmos et de l'histoire." Dans la vision chrétienne, la dignité et la vocation de l'homme ont été traduites par ce que la théologie grecque a défini comme « la divinisation de l'homme » par le Christ, et la théologie latine comme le rachat de l'humanité.

" Serons-nous capables, nous qui aspirons à ré-évangéliser le monde, de dilater notre foi jusqu'à ces dimensions vertigineuses ? Croyons-nous vraiment, de tout notre coeur, que 'tout a été fait par le Christ et pour le Christ' ?" (source : VIS)

Retour aux dépêches

retour à la page d'accueil